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L'action humaine et le temps

Ludwig von Mises Extrait des Archives : publié le 12 août 2012
2781 mots - Temps de lecture : 6 - 11 minutes
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Ludwig von Mises.

Ouvrage majeur de Ludwig von Mises, L'action humaine - Traité d'économie, a été publié en 1949 en anglais par les presses de l'Université de Yale sous le titre Human Action: A Treatise on Economics. Il s'agissait alors d'une édition largement remaniée d'une première mouture en allemand,Nationalökonomie: Theorie des Handels und Wirtschaftens, publiée en 1940 à Genève. Comme l'écrivait Pierre Desrochers, ailleurs dans le QL: « [b]ien queL'action humaine soit l'un des plus implacables réquisitoires contre l'interventionnisme étatique, son auteur ne traite à peu près pas de l'actualité politique de la fin des années 1940, ou sinon d'une façon universelle [...]L'action humaine est en fait bien davantage une tentative de remettre l'analyse économique sur des bases épistémologiques radicalement différentes de celles que l'on connaît aujourd'hui, car près des deux tiers du livre traitent des fondements théoriques et des applications de la science économique... » Afin de souligner le 125e anniversaire de naissance de Mises (le 29 septembre dernier), nous en publions ici un chapitre. Première partie – « L'Agir humain » • Chapitre V – « Le temps » 1. Le temps comme facteur praxéologique La notion de changement implique la notion de succession dans le temps. Un univers rigide, éternellement immuable serait hors du temps, mais il serait mort. Les concepts de changement et de temps sont indissolublement liés. L'action vise à un changement et par conséquent elle est de l'ordre du temps. La raison humaine est même incapable de concevoir les idées d'existence intemporelle, d'action intemporelle. Qui agit, distingue le temps avant l'action, le temps absorbé par l'action, et le temps après l'action accomplie. Il ne peut être neutre à l'égard du temps qui s'écoule. La logique et les mathématiques traitent d'un système idéal de pensée. Les relations et implications de leur système sont coexistantes et interdépendantes. Nous pouvons aussi bien les dire synchrones ou hors du temps. Un esprit parfait pourrait les saisir toutes en une seule pensée. L'impuissance de l'homme à faire cela a pour conséquence de transformer l'exercice de la pensée même en une action, procédant pas à pas d'un état moins satisfaisant de cognition insuffisante, à un état plus satisfaisant de meilleure compréhension. Mais l'ordre temporel dans lequel la connaissance s'acquiert ne doit pas être confondu avec la simultanéité logique de la totalité des parties d'un système aprioriste de déductions. Au sein d'un tel système, les notions d'antériorité et de conséquence sont uniquement métaphoriques. Elles ne se rapportent pas au système, mais à l'action par laquelle nous le saisissons. Le système en lui-même n'implique ni la catégorie de temps ni celle de causalité. Il y a correspondance fonctionnelle entre les éléments, mais il n'y a ni causes ni effets. Ce qui différencie, au point de vue de l'épistémologie, le système praxéologique du système logique est précisément qu'il comporte les deux catégories de temps et de causalité. Le système praxéologique est, lui aussi, aprioriste et déductif. En tant que système, il est hors du temps. Mais le changement est l'un de ses éléments. Les notions d'avant et après, de cause et d'effet figurent parmi ses constituantes. Antériorité et conséquence sont des concepts essentiels pour le raisonnement praxéologique. De même est essentielle l'irréversibilité des événements. Dans le cadre du système praxéologique, toute référence à quelque correspondance fonctionnelle n'est ni plus ni moins métaphorique et source de méprise, que la référence à l'antériorité et la conséquence, dans le cadre du système logique(1). 2. Passé, présent et futur C'est l'agir qui fournit à l'homme la notion de temps, et le rend conscient de l'écoulement du temps. L'idée de temps est une catégorie praxéologique. L'action est toujours dirigée vers le futur; elle est, essentiellement et nécessairement, toujours une projection et une action pour un avenir meilleur. Son but est toujours de rendre les circonstances futures plus satisfaisantes qu'elles ne seraient sans l'intervention de l'action. Le malaise qui pousse l'homme à agir est causé par l'insatisfaction qu'il éprouve en imaginant la situation future telle qu'elle se développerait si rien n'était fait pour la modifier. Dans n'importe quel cas, l'action ne peut inf...
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