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L'avenir du Bitcoin.

Georges Lane Publié le 08 mars 2018
5633 mots - Temps de lecture : 14 - 22 minutes
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Paris, le 8 mars 2018. Quel avenir pour le Bitcoin[1] . I. Un fait. A une époque où le Bitcoi connaît une évolution qui semble retenir l’attention de l’opinion publique, on peut se demander ce qui va lui advenir. En effet, à l'origine observée du prix du Bitcoin en dollar des U.S.A. fin 2010-11, celui-ci (cf. graphique 1) était inférieur à $1. Graphique 1 Prix du « Bitcoin » en dollar des Etats-Unis d’Amérique fin 2010-11 Source : https://medium.com/@mcasey0827/speculative-bitcoin-adoption-price-theory-2eed48ecf7da puis en 2010-16, il a évolué jusqu’à $1000 (cf. graphique 2): Graphique 2 Prix du « Bitcoin » en dollar fin 2010-2016 Source : ibid. et en 2017, il est passé de $1 000 à plus de $10 000 (cf. graphique 3), Graphique 3 Prix du « Bitcoin » en dollar 2017 Source : https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-11-29/what-bitcoin-watchers-are-saying-after-the-surge-past-10-000 les prix du Bitcoin en dollar allant de pair avec des quantités d’échanges de marchandises, elles aussi en forte augmentation (cf. graphique 4) : Graphique 4 Quantité de « Bitcoin » échangée 2017. Source: Blockchain.info https://www.bloomberg.com/gadfly/articles/2017-12-01/bitcoin-is-hot-until-you-actually-try-to-spend-some Peut-on expliquer cette évolution extraordinaire du Bitcoin, inventé en 2008, qui a fait que son prix est passé de beaucoup moins d’1 $ en 2010 à beaucoup plus que 15 000 $ en 2017 et a permis autant d’échanges de quantités de marchandises ? (cf. graphique 5 sur la fin de la période, à savoir novembre 2017- février 2018) : Graphique 5 Prix du « Bitcoin » en dollar novembre 2017- février 2018. Source : https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-02-19/bitcoin-closes-in-on-11-000-threshold-in-fourth-day-of-gains A cette question de l'évolution, ma réponse est : « oui ». L’évolution observée du prix du Bitcoin en dollar est un phénomène explicable par les économistes dits « autrichiens »[2]. Pour la comprendre, il faut mettre en relation le « coût de la situation » de chaque être humain, le « coût des actes d’échange » qu’il choisit de mener et l’amoindrissement de ce coût qu’il vise, trois notions théoriques à préciser. Dans une première section, le présent texte se propose de schématiser ces coûts en harmonie avec la « loi de l’économie », le « principe de la moindre action », point de départ oublié de l’économie politique. Il fait valoir que l’être humain cherche à amoindrir en permanence le coût de sa situation par l’acte d’échange qu’il choisit de mener, à savoir le « coût de l’échange ». Et il montre qu’y contribuent - tant l’intermédiaire des échanges qu’est l’invention qu’on a dénommée « monnaie » dans le passé - que le coût d’existence de celle-ci et tout ce qui s’y rattache[3] et que supporte l’être humain, bref un « coût résiduel » incluant le « coût de la monnaie ». Dans une seconde, il schématise l’explication de la cybermonnaie Bitcoin qu’on a pu observer ces dernières années à partir de ces notions. II. Coûts, coûts… 1. Le concept de « coût de la situation ». De tout temps, l’être humain a cherché à satisfaire en permanence sa situation économique et à amoindrir en conséquence le coût qu’il donnait à la situation qui ne le satisfaisait pas, à savoir le « coût de la situation ». Insatisfait de sa situation économique, il y voit en effet un coût étant entendu que: "Le coût ne peut pas être mesuré par quelqu'un d'autre que le décideur car il n'y a aucun moyen que l'expérience subjective puisse être directement observée"[4] (Buchanan, 1969, p.42)[5]. Et il y est parvenu en partie[6] . 2. Le concept de « coût de l'échange ». De tout temps, l’être humain a aussi cherché en permanence à changer sa situation insatisfaisante et le coût qu’il lui donnait, par le seul moyen à sa disposition, à savoir les actions économiques à quoi il donnait également des valeurs « L'homme en action est désireux de substituer un état de choses plus satisfaisant à un moins satisfaisant» (Mises, 1949/1966, I.2) L’action économique de l’être humain est l’axiome de la théorie de l’« économie politique autrichienne »: « L'action est une tentative de substituer un état de choses plus satisfaisant à un autre état de choses» (ibid. IV.4) « L'action est toujours essentiellement l'échange d'un état de choses contre un autre état de choses » (ibid. X.1) On ne peut que déplorer qu’elle soit dénaturée par les économistes du « mainstream » quand elle n’est pas purement et simplement ignorée par leurs théories. Au nombre des valeurs données aux actions, il y a l’action d’échange et son coût[7] . L’être humain ne peut échanger que des marchandises étant entendu que, comme l’a souligné Boulding : “Une […] difficulté est que seules les choses qui sont clairement susceptibles d'être appropriées, sont sujettes à pouvoir être échangées et si une chose ne peut pas être une propriété, elle ne peut évidemment pas être une marchandise"[8] (Boulding, 1966, p.23) Que « la marchandise soit une propriété » est en général oublié ou méconnu par une majorité d’économistes « non autrichiens », du « mainstream »… L'action d'échange de propriétés, de choses en propriété, a un coût qui n'est rien d'autre que la valeur que lui donne l’être humain, à savoir le revenu d'un autre acte qu’il abandonne et qu’il aurait pu mener à la place de l'acte d'échange en question, avec les mêmes ressources[9]. Le coût de l'action d’échange, dénommé ci-dessous « coût de l'échange »pour simplifier l’expression [10] est une notion qui a intéressé des économistes « non autrichiens », fin 1960-début 1970 (Miller 1965, Brunner et Meltzer 1971, Perlman 1971, Ulph et Ulph 1975), mais ils sont restés coincés dans leurs travaux par la préférence qu’ils donnaient implicitement - au résultat de l’action d’échange sur l’action elle-même, - à l’équilibre économique qui en résultait sur les situations économiques changeantes[11]. 3. Amoindrissement du coût de l’échange. Malgré ce qui est cru, importent rétrospectivement aux économistes « autrichiens » les valeurs que sont les coûts et les profits des actes que l’être humain a choisi de mener et, en définitive, comment la « loi de l'économie » ou le « principe de moindre action » se réalise[12]. Le coût de l'échangeest ainsi évoqué par Mises dans L’action humaine (1949/1966) en ces termes : “Ce qui est abandonné est dénommé prix payé […] la valeur du prix payé est dénommé coûts […] les coûts sont égaux à la valeur attaché à la satisfaction” Pour sa part, Hayek (1939) considérait que : « Le prix de revient, ici comme partout ailleurs, ne signifie rien d’autre que les profits qui pourraient être tirés des ressources données si on employait celles-ci ailleurs » (Hayek, 1939, p.16). Du concept de « coût de l’échange » de vous et moi, se déduit en effet « naturellement » - celui d’amoindrissement du coût et - celui de coût « résiduel ». Ils se déduisent logiquement au terme de la « loi de l’économie » ou du « principe de moindre action » et surtout de leur point de départ, à savoir les règles de droit naturel et l'acte d’échange des gens qui en résulte. a. Loi de l’économie ou principe de moindre action. De tout temps, l’être humain a cherché à amoindrir le « coût de l’échange » qu’il menait et y est parvenu en partie. La « loi de l'économie » ou, autrement dit, le « principe de moindre action », c'est - « faire autant avec toujours moins »[13] , - « des dépenses en moins pour un même revenu attendu » ou - « pas trop de dépenses ».... [14] (cf. http://blog.georgeslane.fr/category/Ignorance-action-humaine-et-duree/page/82). Et, en économie politique, cette loi de l'économie, ce principe de moindre action sont totalement ignorés, au moins aujourd'hui, par un grand nombre de gens, à commencer par les économistes qui semblent se réfugier derrière des théorèmes mathématiques ou le scientisme comme si ceux-ci n’en étaient pas des résultats[15]. Il faut le regretter car l’un ou l’autre a été d'abord un principe philosophique et non pas une considération de physicien ou de mathématicien On sait les succès qu'ont obtenus, en particulier, les physiciens en les appliquant à "la Nature" et leur échec ... à tenter de l'expliquer. En effet, son application a permis aux physiciens du XVIIIème siècle de découvrir ce qui allait devenir la "mécanique classique". Ils partaient du principe que "la Nature" menait toutes ses actions au moindre temps, au moindre effort ou à la moindre action. Et il faut s’interroger, aujourd’hui, sur les propos un peu rapides de certains, économistes ou non,qui ne parlent plus d’"économie", mais de "mécanique" et d'"équilibre" ou de l’« état » ! Quant aux physiciens de la "mécanique quantique" du XXème siècle, ils sont intrigués par le fait qu’ils y redécouvre son existence ces dernières décennies (cf. Omnès, 1994). b. Remarque : un peu d’histoire. La notion d’amoindrissement du coût a été discernée tacitement par Frédéric Bastiat en 1850, dans son ouvrage intitulé Les harmonies économiques quand il affirmait que : "... ...
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