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L’actualité de la crise, des « cost-killers » à l’européenne

Paul Jorion Publié le 25 mars 2010
1915 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Dans l’attente du sommet européen qui débutera demain jeudi, et qui sera éventuellement précédé par une réunion des 16 (l’eurozone) convoquée à la toute dernière minute à la demande des Espagnols et des Français, les négociations se poursuivent dans les couloirs à propos de l’aide financière à apporter à la Grèce. Alors que la note du Portugal vient d’être abaissée par l’agence Fitch – signe précurseur d’une extension à d’autres pays de la crise européenne, que tout le monde craint en courbant les épaules – et que le chancelier Alistair Darling vient de rendre public un projet de budget britannique repoussant à 2011 les mesures de rigueur budgétaire, qui risque d’être plus mal accueilli par les marchés que par les électeurs. Dans le contexte d’un euro qui continue de s’enfoncer par rapport au dollar et d’une livre toujours malmenée. Le sujet officiel initial de ce sommet – les perspectives économiques de l’Europe – est déjà totalement oublié, car une seule question est désormais présente dans tous les esprits : jusqu’où est prêt à aller le gouvernement allemand en manifestant une telle intransigeance vis à vis des Grecs ? Celle-ci est-elle principalement le reflet de ses préoccupantes échéances électorales immédiates ? Ou bien exprime-t-elle une vision construite de l’avenir ? Amenant à de plus en plus prêter à l’Allemagne, en dépit de ses dénégations, l’intention de vouloir faire cavalier seul afin de tirer son épingle du jeu, en vertu d’une sombre analyse des perspectives globales de l’économie occidentale. De la discussion sur l’opportunité d’une aide financière à la Grèce, on est donc vite passé à une autre – longtemps sous-jacente et feutrée – à propos du rééquilibrage de l’économie européenne et de la nécessité d’engager une réflexion, non seulement sur sa gouvernance économique, mais aussi sur la politique générale à suivre. Mettant en avant la crainte que les pays de l’eurozone ne s’engagent dans une récession économique, si les mesures de rigueur préconisées par les Allemands devaient être suivies sans plus de souplesse. Proposant, au contraire, que ceux-ci réorientent leur stratégie de croissance afin de l’appuyer davantage sur leur marché intérieur et de jouer ainsi l’Europe. Devant la réaction de Berlin, on a compris que les réserves que les Allemands avaient initialement manifestées à propos d’un approfondissement de la gouvernance économique européenne masquaient en réalité un désaccord profond sur la politique à suivre. Il est progressivement apparu qu’ils étaient sans doute prêts à tailler dans le vif, en vue si nécessaire d’aboutir à une reconfiguration restreinte de la zone euro, sous leur leadership et afin d’appliquer leurs orientations. Qu’ils n’envisageaient pas d’appuyer la croissance par des mesures en faveur de la demande, en Allemagne comme en dans la zone euro, mais qu’ils voyaient leur salut dans la reprise de leurs exportations assortie de la rigueur budgé...
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