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L’atelier monétaire des Etats-Unis libère les rapports d’audit de Fort Knox

Jan Nieuwenhuijs Publié le 03 mars 2017
5833 mots - Temps de lecture : 14 - 23 minutes
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Bullion Star

En réponse à une demande en vertu de la Loi sur la liberté d’information, l’atelier monétaire des Etats-Unis a enfin libéré les rapports d’audits des réserves d’or physique officielles des Etats-Unis établis entre 1993 et 2008. En revanche, les documents libérés sont incomplets, et révèlent que les procédures n’ont pas été menées avec la compétence nécessaire. Parce que l’atelier monétaire n’a pas pu honorer sa promesse en intégralité, les coûts liés à cette demande (3.144,96 dollars) m’ont été remboursés. Je tiens à remercier mes lecteurs qui ont généreusement contribué à ma campagne de financement participatif, et grâce auxquels j’ai pu contraindre l’atelier monétaire, au travers de la Loi sur la liberté d’information, à me fournir des documents relatifs aux audits physiques des réserves d’or américaines déposées auprès de lui, des réserves également connues sous le nom d’or de stockage profond. Bien que le dossier PDF qui m’a été envoyé soit expurgé, incomplet, inclue des pages en double et des documents que je n’ai pas demandé, il s’agit de la documentation la plus complète que j’aie pu lire concernant les audits physiques de l’or de Fort Knox et des autres infrastructures de dépôt pour la période 1993-2008. Ce qui est inquiétant, c’est que les rapports aujourd’hui en ma possession révèlent que les procédures d’audit n’ont pas été parfaitement respectées. Ajoutez à cela le fait que les documents soient incomplets et expurgés, et il devient difficile de ne pas être convaincu de fraude. Cet article se penchera sur ces rapports et les problèmes qu’ils présentent. Il fait suite à A First Glance At US Official Gold Reserves Audits, Second Thoughts On US Official Gold Reserves Audits, US Government Lost 7 Fort Knox Gold Audit Reports, The Power Of The Gold Community: Crowdfunding For FOIA Request Fort Knox Audit Documents Completes Within 24 Hours, Dear US Mint, We Gave You The FOIA Funds, Now Give Us The Fort Knox Audit Documents!. Where Did The Gold In Fort Knox Come From? et Former US Mint Director Clueless On Gold In Fort Knox sont également pertinents. Audits de Fort Knox : le gouvernement américain ne se montre pas très loquace Pour commencer, permettez-moi de revenir sur ce que je pense qu’il s’est passé dans les bureaux de l’atelier monétaire, au huitième étage du numéro 801, 9th Avenue NW à Washington DC, avant qu’on m’envoie ces documents. Il devrait être évident que le Trésor des Etats-Unis (propriétaire de l’or), l’atelier monétaire (son principal gardien), la Banque de réserve fédérale de New York (son deuxième gardien principal) et le Bureau de l’inspecteur général du Trésor des Etats-Unis (son principal auditeur), sont réticents à publier toute information relative aux audits des quatre institutions de dépôt auprès desquelles sont déposées 8.000 tonnes d’or fin. Notez que beaucoup des analystes les plus aguerris ne savent même pas que cet or est audité. Il y a environ un an, nous avons pu lire dans l’introduction d’une interview avec le célèbre observateur du marché de l'or, Jim Rickards, que « contrairement à beaucoup d’autres, Jim Rickards pense que l’or se trouve bel et bien à Fort Knox, mais n’a pas été audité afin d’éviter d’attirer l’attention et de minimiser son rôle ». Plus récemment, le 11 février 2017, le Financial Times a écrit qu’ « une grande partie de l'or produit de par le monde se trouverait à Fort Knox, bien que personne ne puisse en être certain, parce que le gouvernement américain refuse d'y laisser entrer des auditeurs ». Les audits de Fort Knox constituent un sujet qui est loin de ne désorienter que les médias grand public. Les partisans de l’or sont, pour beaucoup, eux-aussi dans le noir. Document 0. Source. Aperçu des quatre infrastructures de dépôt auprès desquelles sont stockées les réserves d’or officielles des Etats-Unis : Denver, Fort Knox, West Point et Banque de Réserve fédérale de New York. La localisation des réserves utiles n’est pas connue, bien qu’il soit fort possible qu’il s’agisse de Washington DC, Philadelphie et West Point, ou peut-être Denver et San Francisco. L’or de stockage profond est probablement dispersé entre Denver, Fort Knox et West Point. Ce que personne ne sait, c’est que selon le gouvernement des Etats-Unis, 100% de l’or de stockage profond a été audité entre 1974 et 2008 (page 4). Cette période peut être divisée en deux chapitres : le premier allant de 1974 à 1986, quand le Comité permanent chargé de l'audit des réserves d'or du gouvernement américain a vérifié une majorité du métal de stockage profond, et le deuxième allant de 1993 à 2008, quand l’or résiduel a été examiné sous la supervision du Bureau de l’inspecteur général du Trésor des Etats-Unis. Dans mon précédent article sur le sujet, je me suis concentré sur ce premier chapitre. Ce qui suit concerne le second. Comme promis, je publierai éventuellement une analyse approfondie de tous les chapitres d’audit (qui incluent les années 1950, la période 1986-1993, 2009, 2010 et 2011). Mes demandes effectuées par voies ordinaires auprès du gouvernement des Etats-Unis ne m’ont, au fil des années, apporté que très peu de réponses quant aux audits physiques de l’or de stockage profond. Certains départements ont commencé par coopérer, mais ont finalement cessé de répondre à mes emails ou se sont contenté de raccrocher le téléphone alors que je leur parlais. Une deuxième ligne de défense a été érigée après que j’ai commencé à faire des demandes en vertu de la Loi sur la liberté d’information. Plutôt que d’avoir été honorées, une majorité de mes demandes ont été repoussées ou ignorées. Le gouvernement des Etats-Unis semble clairement préférer ignorer les questions qui lui sont posées qu’exhiber ses résultats d’audits. En 2016, j’ai décidé de redoubler d’efforts et d’en apprendre enfin plus sur le nombre de barres comptées, pesées et examinées entre 1993 et 2008, la période au cours de laquelle a été conduite la dernière série d’audits. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’aucun département gouvernemental n’a d’abord su m’apporter les informations que je demandais. Mais au travers de mes demandes initiales en vertu de la Loi sur la liberté d’information, j’ai pu en déposer d’autres. Le 12 août 2016, j’ai donc demandé, entre autres, à obtenir « les mémorandums soumis par les représentants de l'atelier monétaire des Etats-Unis concernant les réserves d'or et d'argent déposées auprès de lui à leur directeur financier entre 1993 et 2008 ». L’atelier monétaire m’a répondu que ma demande me coûterait 3.144,96 dollars, parce que 40 heures de travail seraient nécessaires pour mettre la main sur les documents demandés, ainsi que 8 heures pour les réviser. Des coûts additionnels devraient également être versés pour la duplication de 1.200 pages de documents. J’ai tout de suite pensé que c’était des balivernes – 1.200 pages m’ont semblé bien trop pour de tels mémorandums. Et combien de temps faut-il pour dénicher quelques documents ? Comment pouvaient-ils savoir qu’ils auraient à m’envoyer 1.200 pages de documents si 40 heures de travail étaient nécessairse pour les dénicher ? J’ai toutefois décidé de lancer une campagne de financement participatif pour obtenir ces fonds. J’ai pu obtenir les fonds nécessaires en moins de 24 heures, et à la fin du mois d’août 2016, j’ai envoyé un chèque à l’atelier monétaire dans l’espoir de recevoir les documents demandés aussitôt que possible. Après que l’atelier monétaire a prétendu que le chèque avait été perdu – pendant plusieurs semaines – il m’a contacté le 28 septembre pour m’annoncer avoir reçu les fonds, et travailler à l’obtention des documents demandés (document 1). Document 1. Capture d’écran de l’email qui m’a été envoyé par l’atelier monétaire américain (Jones, Lateau). Ma demande initiale était datée du premier août 2016, mais a été révisée le 12 août. Mon vrai nom est Jan Nieuwenhuijs. Les mois se sont suivis, sans que rien ne se passe. J’ai envoyé d’autres emails, et ai même téléphoné à l’atelier monétaire à maintes reprises, mais à chaque fois, mes demandes se sont heurtées à de fausses excuses. Jusqu’à ce que finalement, le 23 décembre 2016, l’atelier monétaire me livre les documents pour lesquels j’avais payé. Plutôt que de recevoir 1.200 pages, j’ai reçu 223 pages expurgées dont 68 pages de documents que je n’avais pas réclamés, et 21 pages doubles. J’ai donC reçu 134 pages de documents relatives à ma demande. Après que j’ai confronté l’atelier monétaire pour me plaindre d’avoir versé 3.144,96 dollars pour un dossier de seulement 134 pages, la somme versée a été estimée trop élevée et un remboursement jugé raisonnable. Ou plutôt, l’atelier monétaire m’a dit ne jamais avoir encaissé mon chèque. J’ai donc demandé sans attendre à ma banque d’annuler le chèque, et ai demandé à la plateforme de financement participatif de rembourser mes donateurs. A l’heure d’aujourd’hui, tous mes donateurs devraient avoir été remboursés (si ce n’est pas votre cas,...
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