6290 search

L’austérité comme unique stratégie

Paul Jorion Publié le 19 février 2010
1854 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
Lire plus tard
Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Dans l’attente de la réouverture lundi des marchés, afin de savoir s’ils vont ou non continuer de chatouiller la queue du diable, et de la tenue de la réunion de l’Eurogroup, dont on ne sait plus si elle va être ou non l’occasion d’annoncer des mesures effectives de soutien financier à la Grèce, réflexions et commentaires abondent et s’efforcent de prédire une suite aux événements. Les incertitudes sont telles qu’il n’est cependant possible que de se raccrocher à une seule certitude: nous ne sommes qu’aux prémices de la crise de la dette publique, qui va être longue et sujette à de nombreux rebondissements (à la mesure de son ampleur et de ses enjeux). Que ce soit en Europe – où elle démarre – ou bien au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, qui ne seront touchés que plus tard, car ils disposent de l’arme de la création monétaire, qui atténue les effets des déficits publics. Mais qui ne perdent rien pour attendre. Qu’il soit permis, toutefois, de faire une autocritique à propos d’un récent billet, intitulé à tort « la confusion comme unique stratégie », faisant croire qu’il n’y avait que bouillonnement là où, en réalité, il y a un projet politique, qui se confirme et se déroule pour l’instant implacablement. Non sans contradictions et ajustements au sein de la zone euro, qui sont secondaires. D’où, tel un correctif, le titre de ce présent billet. Les marchés – sur le sort desquels on ne pleurera pas – ont dans la crise actuelle en réalité le dos un peu large. C’est un paradoxe de la situation : on dénonce de plus en plus ouvertement et à juste titre leurs méfaits, alors qu’ils ne sont pas les seuls coupables. On ne prête, il est vrai, qu’aux riches. Certes, les spéculateurs ont sauté sur l’occasion de se faire de l’argent de poche, mais ils ont été à bien y regarder surtout des exécutants. Il est en effet possible de reconstituer la séquence des événements qui se sont déroulés : elle ne leur accorde pas l’initiative. En l’occurrence, c’est la BCE qui l’a prise, en laissant à penser que les obligations de l’Etat grec ne seraient prochainement plus prises en pension (en raison de leur note dégradée et de l’arrêt de certaines mesures d’assouplissement provisoires). Une décision beaucoup plus politique que financière a donc été prise, qui avait pour objectif de donner la main aux marchés, afin qu’ils fassent ce que l’on pouvait raisonnablement attendre d’eux (si l’on peut dire). Qu’ils engagent une spéculation amenant le gouvernement grec à capituler et à prendre à son compte une politique d’austérité. En vue de non seulement rétablir les comptes grecs, mais surtout de montrer l’exemple à toute l’Europe. Ce coup de billard avait pour objectif de susciter une pression imparable, si la zone euro tardait à intervenir (ce qu’elle a fait), et à faire jouer un mécanism...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6290
search