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L’Economie politique en une leçon : Chapitre XXVI – La leçon trente ans plus tard

Henry Hazlitt Extrait des Archives : publié le 11 novembre 2012
3390 mots - Temps de lecture : 8 - 13 minutes
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Henry Hazlitt.

La première édition de ce livre est parue en 1946 [1949 pour l'édition française, NdT]. Au moment où j'écris ces lignes, nous sommes trente-deux ans plus tard. Au cours de cette période, combien a-t-on retenu de la leçon exposée au cours des pages précédentes ? Si nous faisons référence aux politiciens — à tous ces responsables qui ont formulé et imposé les politiques gouvernementales — pratiquement rien. Au contraire, les politiques analysées dans les chapitres précédents sont bien plus fermement établies et répandues, non seulement aux États-Unis mais presque dans tous les pays du monde, qu'elles ne l'étaient lors de la première parution. Nous pouvons prendre un exemple flagrant : l'inflation. Il ne s'agit pas seulement d'une politique imposée pour sa propre valeur, mais aussi du résultat inévitable de la plupart des autres politiques interventionnistes. Elle apparaît aujourd'hui partout comme le symbole universel de l'intervention du gouvernement. L'édition de 1946 expliquait les conséquences de l'inflation, mais cette dernière était alors relativement douce. Certes, bien que les dépenses du gouvernement fédéral de 1926 n'étaient que de 3 milliards de dollars et qu'il y avait un excédent, les dépenses de l'année fiscale 1946 étaient montées à 55 milliards de dollars et il y avait un déficit de 16 milliards de dollars. Pourtant, lors de l'année fiscale 1947, la guerre étant finie, les dépenses chutèrent à 35 milliards de dollars et il y avait un excédent d'environ 4 milliards de dollars. Pour l'année fiscale 1978, cependant, les dépenses ont grimpé à 451 milliards de dollars et le déficit est de 49 milliards de dollars. Tout ceci s'est accompagné d'un accroissement énorme de la quantité de monnaie — de 113 milliards de dollars de dépôts plus devises hors banques en 1947, à 357 milliards de dollars en août 1978. En d'autres termes, la quantité de monnaie active a plus que triplé entre ces deux dates. L'effet de cet accroissement de la monnaie a été une augmentation dramatique des prix. L'indice des prix à la consommation de 1946 s'élevait à 58,5. En septembre 1978, il était de 199,3. Les prix, en résumé, ont plus que triplé. La politique inflationniste, comme je l'ai dit, est en partie imposée pour ses « mérites ». Plus de quarante ans après la publication de la Théorie générale de John Maynard Keynes, et plus de vingt ans après que ce livre eut été discrédité en détail par l'analyse et l'expérience, un grand nombre de nos politiciens continuent à nous recommander sans cesse de plus grandes dépenses et de plus grands déficits afin de guérir ou de réduire le chômage existant. Par une ironie consternante, ils font ces recommandations alors que le gouvernement fédéral a déjà connu un déficit pour 41 des 48 dernières années et que le déficit a atteint la somme de 50 milliards de dollars par an. Par une ironie encore plus grande, nos fonctionnaires, non satisfaits d'avoir suivi de telles politiques désastreuses chez eux, réprimandent les autres pays, en particulier l'Allemagne et le Japon, pour ne pas suivre eux aussi ces politiques « d'expansion ». Cela rappelle le chien d'Ésope, qui, lorsqu'il perdit sa queue, exhortait tous ses congénères canins à couper la leur. L'un des pires résultats de la persistance des mythes keynésiens est qu'ils ne font pas seulement la promotion d'une inflation de plus en plus grande, mais qu'ils détournent systématiquement l'attention des causes réelles de notre chômage, tels que les taux syndicaux de salaires excessifs, les lois sur le salaire minimum, les indemnités de chômage trop importantes et trop prolongées, les aides d'assistance trop généreuses. Mais l'inflation, bien qu'en partie délibérée, est principalement de nos jours la conséquence des autres interventions économiques du gouvernement. C'est, en bref, la conséquence de l'État Redistributeur — de toutes ces politiques qui consistent à retirer de l'argent à Pierre afin de le donner à Paul. Ce processus serait plus facile à comprendre, et ses effets ruineux plus facile à exposer, si tout était fait par une mesure unique — comme le revenu annuel garanti, bel et bien proposé et sérieusement pris en compte par les comités du Congrès au début des années 1970. Il s'agissait d'un projet pour imposer encore plus impitoyablement tous les revenus au-dessus de la moyenne et pour en distribuer les recettes à tous ceux qui vivent en dessous de ce que l'on appelait la limite de pauvreté maximale, afin de leur garantir un revenu — qu'ils aient envie de travailler ou non — « leur permettant de vivre dignement ». Il serait difficile d'imaginer un plan plus clairement calculé pour décourager le travail et la production et pour finalement appauvrir tout le monde. Mais au lieu de faire passer une aussi simple mesure unique, et d'apporter la ruine d'un seul coup, notre gouvernement a préféré mettre en place une centaine de lois qui effectuent cette redistribution sur une base partiale et sélective. Ces mesures peuvent passer complètement à côté de certains groupes nécessiteux ; et, par ailleurs, elles peuvent arroser d'autres groupes par une douzaine de variétés différentes de bénéfices, d'aides et d'autres aumônes. Celles-ci compren...
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