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L'effondrement prochain du monopole public de la santé au Canada

Martin Masse Publié le 15 octobre 2004
2080 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Le Quebecois libre

L’ouverture à Montréal la semaine dernière de MD Plus, la première clinique d’urgence entièrement privée au Canada, est un jalon de plus dans la désintégration du monopole public de la santé. Le Canada est le seul pays industrialisé qui possède un tel système, ce qui le place dans la même catégorie de pays avant-gardistes que Cuba et la Corée du Nord. Tous les autres pays contiennent des systèmes parallèles privés. Comme l’atteste l’existence de cette clinique, ce monopole ne s’applique pas à tout et le secteur privé joue évidemment un rôle dans la santé au Canada. En fait, il compte pour 30% de la production de services de santé, ce qui n’est pas très différent de la plupart des pays européens. Si l’on simplifie la situation(1), tout ce qui n’est pas considéré comme un soin « médicalement requis », les soins dentaires ou esthétiques par exemple, n’est pas assuré par le régime public et est disponible sur le marché privé. On peut également payer dans une clinique privée pour des soins qui ne nécessitent pas une hospitalisation (les chirurgies d’un jour par exemple, ou les chirurgies électives de nature ophtalmologique ou orthopédique), de même que pour des soins à domicile. Ces cliniques étaient peu nombreuses jusqu’à récemment. Les médecins qui offrent ces services privés doivent se désengager complètement du système public et seuls quelques dizaines d’entre eux ont pris ce risque. Les coûts de telles opérations ne sont évidemment pas à la portée de tout le monde, et la plupart des gens se contentent d’attendre leur tour dans le système public. On peut payer, mais il demeure impossible d’acheter des assurances privées pour ces soins couverts par le régime public. Toutefois, à mesure que les listes d’attente s’allongent, et que les histoires d’horreur concernant les salles d’urgence bondées se multiplient, la demande augmente et les cliniques privées qui répondent à ce besoin se multiplient. Le monopole du système public est complet pour tout soin qui nécessite une hospitalisation, c’est-à-dire toutes les opérations importantes et les traitements de longue durée. Il est donc impossible de subir une opération au coeur, ou un traitement pour le cancer, dans un hôpital privé. Les hôpitaux privés n’existent pas au Canada(2). Un citoyen canadien qui vient d’être diagnostiqué pour une maladie grave n’a d’autre choix que d’attendre des semaines, souvent des mois, avant qu’une salle d’opération se libère. À moins bien sûr d’être une personnalité connue, d’avoir des contacts influents dans le réseau de la santé, ou d’avoir les moyens d’aller se faire soigner aux États-Unis. Les coûts psychiques et économiques d’une telle attente sont immenses, sans compter les risques pour la vie du patient. Mais comme dans tout système étatisé, ce ne sont pas les intérêts des bénéficiaires qui priment, mais ceux des apparatchiks qui contrôlent le système. Dans le cas présent, ce sont les bureaucrates de la santé, les syndicats et les corporations de personnel médical. La poursuite du Dr. Chaoulli Le monopole tel qu’il existe actuellement a été mis en place en 1970 au Québec, et autour de la même époque dans les autres provinces. Ses jours sont toutefois comptés. Si l’économie soviétique à mis 70 ans à s’effondrer, avec tous les moyens de r...
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