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L’ère du capitalisme palliatif

Paul Jorion Publié le 28 septembre 2009
2144 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Le système financier a sauvé les apparences, mais il ne fonctionne plus comme avant. Derrière sa façade, il ne parvient plus à assurer normalement la fonction élémentaire du crédit, telle quelle est nécessaire à la marche de l’économie (en attendant d’en diminuer le besoin). Après avoir suscité et fait enfler dans la démesure la demande de celui-ci, pour se gaver. Seuls des palliatifs lui permettent de continuer de marcher, mais en crabe, car la seule chose qu’il est devenu capable de faire, c’est de tenter de se tirer d’affaire en reproduisant en catimini le pire de ses comportements, afin de témoigner de sa bonne santé factice. Mais de quoi sont fait ces palliatifs ? Vont-ils même s’installer à demeure, hypothèse ultime, faute que les conditions de leur arrêt soient réunies ? Est-ce que ce mode bancal pourrait être devenu le mode normal ? Est-ce réellement tenable, ce qui est peu probable ? Si les banques centrales sont claires dans leurs propos et unanimes, c’est bien à propos des injections de liquidités auxquelles elles procèdent toujours abondamment, en nous affirmant que le moment n’est pas venu de les stopper. Sans nous préciser le signal qui les inciteront à agir, si possible ensemble, sinon en invoquant la sainte reprise de la croissance, négligeant de faire état, sans tourner autour du pot, des conditions préalables au retour du crédit, son prélude. Faute de cela, on constate que les bilans des banques centrales enflent avec démesure, qu’elles acceptent en garantie des banques des quantités d’actifs douteux; on comprend également que les banques se servent de ces liquidités pour leurs besoins propres, au lieu de les transformer en crédit, en intervenant avec sur les marchés. Aucune régulation n’étant intervenue (à l’exception des ventes à découvert pour les valeurs financières, et encore sur certains marchés), le champ est laissé libre pour en profiter, en jouant désormais au carry-trade en s’appuyant sur la faiblesse du dollar. Dans la foulée, on saisit que l’intention cachée est de permettre aux banques de reconstituer à terme leurs fonds propres avec les plus-values engrangées. Voilà le premier et principal mécanisme palliatif, qui se substitue au marché interbancaire, avec de bien plus larges ambitions. Un deuxième mécanisme, moins connu mais qui sort ces temps derniers de l’anonymat discret dans lequel il était, est celui des obligations sécurisées (covered bonds en anglais). De quoi s’agit-il ? Dans les grandes lignes, de titres de dette à long terme assis sur un pool de créances, dont les émetteurs sont des établissement financiers. Une catégorie d’entre eux est appelée obligations sécurisées hybrides. Ces derniers titres sont reconnus comme des quasi fonds propres, en raison des garanties prioritaires de remboursement auxquels ils sont assujettis. Leur sort va de ce point de vue être longuement discuté au sein du Comité de Bâle, afin de savoir s’ils doivent toujours, ou non, être pris en compte dans le calcul du ratio fonds propre/endettement des banques, présenté comme indicateur principal de la couverture du risque d’une banque et de sa bonne santé. Sur ce marché des obligations sécurisées, très florissant, on remarque en effet que la plupart des grandes banques européennes y sont très actives, afin de se financer et d’améliorer leurs fonds propres dans ce qu’elles...
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