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L'Euro va-t-il exploser ?

Vincent Bénard Publié le 22 janvier 2009
2229 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Objectif Liberté

"On finit toujours par payer la facture de ses conneries." Alain Chabat, in Gazon Maudit Lors du colloque organisé par Alain Madelin et ses proches de l'institut Euro 92 le 13 Janvier dernier(*) à l'assemblée nationale, au cours duquel j'ai eu le plaisir d'intervenir (brièvement) sur la force protectrice des mécanismes de marché, mécanismes hélas massacrés par l'état, Charles Gave, co-intervenant, a posé (entre autres) la question de l'avenir de l'Euro. Selon lui, l'Euro est voué à exploser, car la coexistence dans une monnaie unique de pays gouvernés aussi différemment que la Grèce et l'Allemagne, n'est pas viable. C'est sans aucun doute un hasard, mais dans l'édition de mercredi, Le Monde pose exactement la même question : l'Euro peut-il éclater ? Pour citer des hauts responsables européens qui excluent d'emblée une telle éventualité. Tiens, JC Trichet, notre grand argentier en chef, y va lui aussi de son couplet lénifiant. Alors, la survie de l'Euro, une certitude ? voire... Autrefois, lorsqu'un pays perdait en compétitivité, et/ou accumulait les déficits, sa monnaie s'ajustait à la baisse contre celle des autres pays adhérents au système de changes flottants. Avec l'Euro, cet ajustement par le cours de la monnaie n'est plus possible. Charles Gave estime que la sortie de l'Euro de certains pays du "club med", conséquence de leur mauvaise gestion, est inéluctable. Bien que les tensions sur l'Euro soient importantes, je pense que le scénario proposé par Charles Gave n'est pas le plus probable, mais que celui qui risque de se produire est bien pire: je préférerais que Charles Gave ait raison. Notons qu'aux USA, bien que des états en quasi faillite et incapables de trouver des prêteurs (cf. mes récents posts sur la Californie) coexistent avec le Texas ou la Caroline du Nord, en excédent, peu touchés par la bulle, et qui s'opposent à un sauvetage des états cigale par les états fourmis, personne ne parle de faire sortir la Californie ou l'Illinois de la "zone dollar". L'on nous répondra que la différence de forme entre l'économie grecque et celle de l'Allemagne est plus importante que l'écart de richesse entre le Missouri et New York. Certes, mais l'exemple américain nous montre que des économies assez divergentes peuvent co-exister avec une monnaie commune. Allons plus loin, et imaginons quels sont les scénarios possibles pour l'Euro. Que se passerait-il si la Grèce -- par exemple, mais le Portugal, l'Irlande, l'Espagne (qui vient d'être dégradée par S&P), l'Italie, et pourquoi pas la France, pourraient être intégrés à la démonstration --, du fait de la méfiance croissante des prêteurs à son encontre, venait à ne plus trouver assez de fonds pour refinancer sa dette ? Plusieurs solutions s'offrent à elle. Scénario 1 : La première, la plus douloureuse politiquement à court terme, consiste à se déclarer en défaut de paiement, et à renégocier sa dette avec ses créanciers, avec ou sans l'aide du FMI. En contrepartie, le gouvernement grec devra dégraisser ses effectifs, réduire la paie de ses fonctionnaires, interrompre des contrats, vendre des actifs pour rembourser ses créanciers... Ou alors déclarer une banqueroute sur une fraction de sa dette, ce qui signifie une fermeture de l'accès aux marchés de capitaux tant que sa situation intérieure n'est pas assainie et que les créanciers ne revoient pas leur argent, sans parler d'un risque de faillite de nombreux investisseurs institutionnels locaux, fortement créanciers (s...
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