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L’Europe attardée au rayon bricolage

Actualité de la Crise Publié le 14 mars 2010
1906 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) La réunion de l’Ecofin de lundi et mardi prochains à Bruxelles va illustrer parfaitement l’art et la manière des gouvernements de gérer cette crise. Deux jours pleins vont être consacrés par les ministres des finances de la zone euro à des débats sur la crise de la dette et de l’euro en Europe, dont nous savons dès maintenant que nous en connaîtrons fort peu. C’est une routine installée : les représentants de gouvernements issus d’élections démocratiques choisissent le plus strict huit clos quand il s’agit de discuter des affaires d’importance ! Depuis New York, Christine Lagarde vient de nous en avertir, questionnée à propos du plan de sauvetage financier de la Grèce : « Je ne m’attends certainement pas à ce qu’une décision soit prise, ni aucun bouton pressé ou même sélectionné pour être pressé ultérieurement, parce que c’est tout à fait prématuré » (elle faisait référence à l’idée que le plan était prêt et qu’il suffisait d’appuyer sur le bouton pour l’actionner lorsque nécessaire). Toutes les rédactions sont en alerte, les fils des agences et les colonnes de la presse spécialisées sont remplies de rumeurs à propos de ce fameux plan, mais il va probablement falloir à nouveau se contenter de belles paroles. Ce qui ne va pas manquer d’alimenter les suspicions sur la persistance de désaccords, ou pis, sur une connivence forgée autour d’une forte conviction partagée : « ces affaires n’ont pas à être rendues publiques, car pour les régler nous utilisons avec nos amis de la finance des moyens qui n’ont pas besoin d’être connus ». Cela n’étant pas sans rappeler le coup d’avant, les conditions dans lesquelles la dernière émission obligataire grecque a été accueillie par les marchés. L’essentiel de l’effort des ministres va en ce début de semaine se porter sur un autre thème. Tous les artifices et les ressources de la communication vont être mis à profit pour annoncer de nouvelles mesures de surveillance renforcées des budgets des pays de la zone euro, dans le cadre d’une affirmation unanime de la nécessité de la rigueur, une fois donné en exemple le plan de rigueur des Grecs, la mention de meilleur gouvernement du mois étant décernée à Athènes comme une entreprise américaine le fait pour ses employés. Quel que soit le pays concerné, la charge de la dette (le paiement de ses intérêts) va en effet peser de plus en plus dans les budgets, les Etats rétribuant les investisseurs privés, sauvés par leurs soins du désastre, puis se refusant à sortir de cette logique mortifère. Ce qui en dit long sur qui, représentants des uns ou des autres, est effectivement aux commandes, et en définitive sur ce que représentent effectivement les Etats. Une caricature nous en est actuellement offerte que nous n’aurions pas osé si cruellement dessiner. Comment chasser le spectre hideux d’une déstabilisation de l’euro ? Au sommet, c’est devenu une affaire de haute priorité. Car celle-c...
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