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L’histoire secrète et étrange de l’opération Goldfinger

Charles Sannat Extrait des Archives : publié le 20 juin 2017
1908 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Insolentiae

En septembre 1965, Joe Barr, une figure importante du Trésor qui disposait d’une longue carrière administrative derrière lui, marque son accord pour rencontrer des membres du Congrès des États de l’Ouest. Il savait de quoi on allait parler. Plus tôt, cette année-là, il avait rencontré le même groupe et entendu les mêmes critiques concernant les réticences du Trésor à aider l’industrie minière aurifère américaine. Après la Seconde Guerre mondiale, les grands dirigeants du monde s’étaient rencontrés à Bretton-Woods, dans le New Hampshire, pour fixer le prix de l’or à 35 $ l’once dans le cadre de l’accord portant sur le nouveau système monétaire international. Cela a, comme on pouvait s’y attendre, porté un coup au secteur minier américain, même si la demande privée pour l’or explosa. Les sources d’or les plus aisément accessibles avaient été exploitées et vidées au fil des ans alors que les filons restants devenaient difficiles à rentabiliser vu ce nouveau cours statique. La concurrence étrangère, principalement du Canada et d’Afrique du Sud, où les mines avaient encore des filons accessibles et où la main-d’œuvre était moins chère, était beaucoup plus intense en 1960 que juste après la guerre, lorsque le cours de l’or était défini. Les États-Unis se trouvaient sur la troisième marche du podium des producteurs d’or, loin du second. Au lieu de chercher à être compétitives, la plupart des mines préféraient fermer. Pour les politiciens des États de l’Ouest, où se trouvaient la plupart des mines d’or, il s’agissait d’une véritable crise économique, et en 1965 ils étaient à bout de patience. 19 sénateurs, dont des Démocrates influents comme Frank Church, Henry (Scoop) Jackson, Warren Magnuson et George McGovern signèrent une lettre osée adressée au président Lyndon Johnson qui l’accusait de laisser mourir le secteur de l’or américain. La missive accusait l’or « d’être la seule marchandise vendue à un prix fixe défini il y a 31 ans et qui doit être exclusivement vendue à celui qui impose cette restriction assassine, à savoir le gouvernement fédéral » (depuis les années 30, le Trésor était la seule entité domestique qui pouvait légalement acheter de l’or à des fins d’investissement). Toujours selon les signataires, une réforme était devenue urgente, mais celle-ci était bloquée par « l’attitude négative » du Trésor. (…) C’est dans cette atmosphère, que Barr décrivit comme étant « plus chaude qu’à l’accoutumée », qu’il s’est rendu à Capitol Hill en septembre. En réunion, Barr a eu ce qu’il a qualifié un « éclair d’inspiration ». Au lieu de réaffirmer l’intransigeance du gouvernement, il a suggéré la possibilité « d’une aide du gouvernement en la matière, sous la forme d’une approche de recherche et développement dans la découverte de filons et dans le développement de processus d’extraction ». Ce n’était pas la hausse du prix espérée par les sénateurs, mais ils furent tout de même séduits. Barr, accompagné d’un collègue, rencontra alors Donald Horni...
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