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L’Homélie du Dimanche , par Charles Gave

Charles Sannat Publié le 20 mai 2018
2339 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Insolentiae

Il est très agréable de voir Charles Gave optimiste suite à sa rencontre avec de jeunes gens. Dans une période relativement sombre pour la pensée et la réflexion, il est même rassurant de voir et de savoir que de très nombreux jeunes ne se laissent pas empoisonner l’esprit et l’âme par les imbécillités d’usage et en vigueur. Pour le reste, vous savez que j’apprécie la pensée décalée de Charles Gave, raison pour laquelle je partage ses réflexions qui alimentent les nôtres. L’Homélie du Dimanche. Il y a environ cinq ans, j’avais été invité par des amis anglais a une petite cérémonie qu’ils organisaient dans la « City » en mon honneur pour fêter mes quarante ans de carrière dans la finance. Je dois avouer que j’avais été profondément ému par cette initiative et que du coup, mon petit discours de remerciement avait été un peu tremblotant. J’ai raconté cette expérience dans l’une de mes chroniques du lundi et les lecteurs pourront la retrouver sur le site. Je viens de connaître une expérience un peu similaire, à Paris cette fois. Des anciens de l’Institut de Formation Politique (IFP) m’avaient demandé d’organiser une conférence devant une association qu’ils ont créée et le sujet de la présentation était … moi ! Je devais leur expliquer tout d’abord quel avait été mon parcours personnel et professionnel dans une première partie avant de développer ce qu’était pour moi le libéralisme dans une deuxième. Bien entendu, la première partie était de loin la plus difficile car le moi est haïssable. Mais avant de parler de la conférence, je voudrais parler de l’assistance. Ils étaient environ soixante jeunes, garçons et filles mélangés, mais avec une majorité de garçons, tant il est vrai que le libéralisme semble surtout intéresser la gent masculine, ce qui me désole et que je ne comprends pas trop bien. Ils devaient avoir tous en dessous de trente ans. Et un certain nombre de choses m’ont très vivement frappé. La première était leur évidente volonté de s’engager et de servir. Aucun n’était venu là pour comprendre comment « réussir dans la vie », phrase abominable parce qu’elle signifie que la personne qui aurait cette ambition veut prendre plus qu’elle ne veut donner. Ils avaient tous un visage ouvert et des yeux brillants parce qu’ils cherchaient à savoir comment ils pouvaient donner plus qu’ils n’allaient recevoir, ce qui était merveilleux. Réussir sa vie, c’est, comme au rugby, avoir donné plus que l’on a reçu et le reste est calembredaines. Aucun d’entre eux ne semblait considérer que le fait que j’avais 75 ans signifiait que ce que je pouvais penser ou ne pas penser était sans intérêt, bien au contraire. La réalité était que tous ces jeunes étaient désespérément à la recherche d’un ancien prêt à partager avec eux les expériences que le vieil homme que je suis avait accumulé dans sa vie. Aucun d’entre eux ne semblait penser que le fait d’être jeune lui donnait un quelconque avantage sur moi. Au contraire, ils voulaient tous apprendre et nul ne peut apprendre s’il ne se tourne vers un ancien pour l’instruire. J’ai donc eu en face de moi des gens qui, quelque part, avaient été trahis par le système d’enseignement actuel qui prétend que le jeune en sait autant que le vieux en les plaçant sur un pied de soi-disant égalité. Ce qui est faux et constitue une lâcheté démagogique de la part du vieux dans l’espoir de faire croire au jeune que lui aussi est j...
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