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L’inflation n’est pas une question de hausses de prix

Frank Shostak Extrait des Archives : publié le 21 décembre 2016
2311 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Les économistes et commentateurs s’entendent presque à l’unanimité sur le fait que l’inflation soit une question de hausses générales des prix des biens et services. Est établie sur cette définition l’idée que tout ce qui contribue à une hausse des prix génère de l’inflation. Un déclin du chômage ou une croissance de l’activité économique est perçue comme susceptible de générer de l’inflation. D’autres éléments déclencheurs, tels qu’une hausse des prix des marchandises ou des salaires, sont également perçus comme des menaces potentielles. Si l’inflation n’est vraiment qu’une hausse générale des prix, comme le veut la conscience populaire, pourquoi est-elle largement perçue comme une mauvaise chose ? Quel genre de dommages génère-t-elle ? Les économistes traditionnels pensent que l’inflation est source d’achats spéculatifs, qui eux-mêmes sont sources de gaspillage. L’inflation, nous dit-on, dégrade également les revenus réels des retraités et des salariés à faibles revenus, et génère une mal-allocation des ressources. L’inflation, nous dit-on aussi, sape la croissance économique réelle. Pourquoi une hausse générale des prix porterait-elle atteinte à certains groupes et pas à d’autres ? Comment l’inflation génère-t-elle une mal-allocation des ressources ? Pourquoi une hausse générale des prix affaiblit-elle la croissance économique réelle ? Si l’inflation peut être provoquée par divers facteurs tels que le chômage ou l’activité économique, alors elle n’est certainement qu’un symptôme, et ne peut pas causer quoi que ce soit. Afin de déterminer ce que signifie vraiment l’inflation, il nous faut établir sa définition. Pour ce faire, il nous est nécessaire d’en revenir à l’émergence de ce phénomène. Retraçons donc ses origines historiques. L’essence de l’inflation Historiquement, une inflation faisait son apparition quand le chef d’un pays, comme par exemple un roi, forçait ses citoyens à lui livrer toutes leurs pièces d’or sous le prétexte de les remplacer par de nouvelles. Le contenu des nouvelles pièces était falsifié grâce à l’ajout d’un autre métal, et ces pièces diluées étaient ensuite redistribuées aux citoyens. Voici ce que nous en dit Rothbard : De manière générale, l’atelier de frappe monétaire fondait et refrappait les pièces du royaume, et redistribuait aux gens le même nombre de « livres » ou de « marks », mais d’un poids inférieur. Les onces d’or et d’argent restantes étaient empochées par le roi et utilisées pour financer ses dépenses.1 Au travers de cette dilution des pièces d’or, le dirigeant d’un pays pouvait en frapper un plus grand nombre, et récupérer à ses propres fins les pièces supplémentaires (détourner des ressources réelles vers lui-même). Les nouvelles pièces d’or en circulation étaient en fait des pièces d’or diluées. La hausse du nombre de pièces en existence, née de la dilution des pièces d’or, est un parfait exemple de l’inflation. En conséquence de la hausse de la quantité de pièces se faisant passer pour des pièces d’or pur, les prix en termes de pièces d’or augmentaient (plus de pièces devaient être échangées contre une même quantité de biens). Notez que ce que nous avons ici est une inflation des pièces, ou une expansion du nombre de pièces en existence. En conséquence de cette inflation, un roi pouvait s’engager dans un échange de rien du tout contre quelque chose (il détournait des pièces depuis ses citoyens vers lui-même). Notez également que la hausse des prix en termes de pièces d’or naît ici de l’inflation des pièces. En revanche, c’est l’expansion du nombre de pièces en e...
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