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L’intoxic@tion numérique de vos enfants. Valérie Chenard

Liliane Held-Khawam Publié le 28 mars 2018
2920 mots - Temps de lecture : 7 - 11 minutes
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Source image: http://www.surexpositionecrans.org/interventions-collectif-cose/ L’addiction des enfants aux écrans vient d’être dévoilée dans l’opinion publique timidement par les médias. Le succès (+ de 265 000 vues) d’une vidéo amateur du Dr Ducanda et du Dr Terrasse en PMI (protection Maternelle Infantile) dévoile « l’ épidémie silencieuse » de troubles importants et de nouvelles maladies sont diagnostiquées chez les jeunes enfants surexposés aux écrans : « retards de développement intellectuels et moteurs, troubles de l’attention, agitation, agressivité, syndromes d’allure autistique pouvant parfois être confondus avec d’authentiques cas d’autisme» ou de troubles bipolaires. L’émission d’Elise Lucet (« Envoyé spécial » le 18 janvier 2018 France 2) s’en est fait le relai complété par une enquête menée aux USA. C’est une urgence sanitaire dont les pouvoirs publics devraient s’être saisis, et ce, depuis longtemps mais même depuis cette émission, le gouvernement reste absolument silencieux et l’épidémie ne peut que continuer à se propager sans a minima une campagne officielle de protection de l’enfant et à destination en premier lieu des parents, professionnels et enseignants pour préserver les enfants de cette exposition toxique. Cela fait pourtant, des années que les scientifiques y compris français lancent l’alerte car il s’agit d’un phénomène impactant de façon inouïe la santé publique et plus dramatiquement les facultés psychiques (intelligence) et donc les capacités d’auto-détermination des générations futures. Resté lettre morte, un appel de 64 chercheurs français (neuroscientifiques, psychologues,…) paru en 2013 dans le Monde dénonçait le scandaleux avis favorable et les méthodes utilisées par l’Académie des sciences concernant l’usage des tablettes par les enfants. Par un « heureux » hasard du calendrier, la ville de Paris passait, à cette même période, un contrat avec un grand industriel de la publicité pour des aires de jeu « intelligents » qui remplaceraient le bac à sable, la « table play ». D’ailleurs, en France où l’on observe la pénétration croissante des écrans dans les foyers et en occident plus largement, le QI moyen est en chute libre depuis une quinzaine d’années. Entre le marché de l’ »intelligence » du mobilier urbain ou les facultés de nos enfants, quelle priorité ? Les écrans dangereux : internet, jeu vidéo ou TV ? L’émission de France 2 met en lumière la conception délibérément addictive des sites internet par l’effet de dispositifs tels les « likes » sur facebook ou « flammes » sur snapchat qui stimulent la dopamine dans le cerveau. Cette hormone de la récompense cérébrale à l’œuvre dans les addictions (drogues, jeux,…) est exploitée par les concepteurs de réseaux sociaux de la Silicon Valley dont la mission est de maximiser la consommation d’écran et de supprimer, du même coup, le désir et le temps disponible de cerveau pour toute autre activité. La dopamine engendre même l’atrophie de zones du cerveau et de modification de la circulation de fluides. La question de liberté et d’asservissement librement consenti est donc ouvertement posée par l’enquête de France 2 en l’occurrence par les utilisateurs eux-mêmes (adolescents) tout comme par les faits scientifiques et des aveux de concepteurs de ces applications eux-mêmes. Ciblant plutôt les sites de partage de vidéos et les réseaux sociaux dans ce reportage, les jeux vidéos et les écrans de TV paraissent donc être hors d’accusation pour l’opinion publique. Pourtant, l’étendue de la littérature scientifique internationale colossale sur les effets des écrans dans leur ensemble ne laisse aucun doute sur leur impact néfaste comme le montre l’ouvrage de Michel Desmurget (neuroscientifique à l’Inserm) « TV lobotomie, la vérité scientifique sur les effets de la télévision » (Ed.J’ai Lu). Ce neuroscientifique de l’INSERM y recense les études parues sur le sujet depuis plus de 30 ans dans les plus grandes revues scientifiques internationales : « Effort, intelligence, lecture, langage, attention, imagination, tous sont frappés (p. 133). Exemple – l’apparition des écrans dans les foyers entrave à la réussite scolaire : l’impact de la pénétration de la TV aux USA sur les résultats aux tests d’entrée à l’université (p122) Le « syndrome du grand méchant monde» Selon les travaux désormais classiques en sciences sociales depuis les travaux de Georges GERBNER, les images et messages qui forment notre environnement culturel sont de nos jours transmis par la télévision et les écrans plutôt que par la religion ou l’éducation. La violence qui y est exposée donne principalement une vision déformée et violente du monde et génère le « syndrome du grand méchant monde » où l’environnement est vécu comme dangereux et hostile. De fait, les jeux vidéo violents, loin de créer une catharsis comme il est trompeusement avancé parfois, augmentent au contraire l’hostilité et les risques d’agressions physiques réelles. Le princi...
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Par Liliane Held-Khawam via lilianeheldkhawam.com
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