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L’introuvable régulation systémique

Paul Jorion Publié le 16 novembre 2009
2075 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) A Washington, un deuxième coup vient d’être frappé annonçant l’entrée en scène la future régulation financière, sans que l’on sache par quoi il sera suivi. Le sénateur démocrate Chris Dodd, en charge de la commission bancaire, vient de rendre public un nouveau projet de loi, allant dans le sens durcissement, celui proposé par l’administration Obama déjà en cours d’amendement au sein de la commission des finances de la Chambre des représentants présidée par Barney Franck. Avant même que les 1.136 pages du projet Dodd aient pu être épluchées et leurs nouveautés inventoriées, il en est immédiatement ressorti que la Fed était dans le collimateur. Laissant croire que ce nouvel épisode pouvait se résumer à une lutte de pouvoir au sein de la myriade des institutions et agences gouvernementales chargées de la régulation financière sous tous ses aspects. Ou bien à l’expression d’une tentative du sénateur Dodd de préparer sa réélection de l’an prochain, qui s’annonce difficile, en prenant la tête du mouvement d’opposition à la Fed, qui cristallise le profond ressentiment qui se manifeste dans l’opinion publique vis-à-vis des banques. Sans doute ne faut-il pas s’en tenir à ces deux explications. Non pas qu’elles soient fausses, mais parce qu’elles éludent la véritable dimension de ce débat, qui vient de rebondir encore. La régulation financière, cette question pourtant si technique (telle qu’elle est présentée et étudiée), suscite en effet de fortes prises de position qui viennent de toutes parts. Des rangs des républicains et des libertariens, très en pointe dans la mobilisation de l’opinion publique et des membres du Congrès, mais également chez les démocrates, insatisfaits du cours des événements, notamment dans l’appareil syndical. Mais cette dimension politique-là, à son tour, doit être dépassée, si l’on veut bien comprendre la pièce qui est en train d’être jouée. La fausse piste de la régulation systémique se révèle, en réalité, dans toute sa splendeur. Car à peine des mesures sont elles envisagées, pesées et soupesées, qu’elles sont déjà dépassées dans le cours des débats et polémiques par les objections qu’elles soulèvent, par les problèmes qu’elles ne règlent pas. D’autant que la poursuite de la crise, dont il est de plus en plus clair que la reprise n’en sonne pas la fin comme espéré, quand bien même elle se préciserait enfin, exacerbe ces mêmes discussions. Amenant certains des acteurs majeurs de la partie à prendre des prises de position inattendues, pris dans ce qu’ils ressentent être des sables mouvants qui les entraînent vers le fond. C’était hier le cas des Britanniques, les Américains prennent aujourd’hui le relais. Sur les terres des deux principaux centres financiers de la planète, la City et Wall Street, ce qui est symptomatique et confirme bien que c’est au centre des cyclones, apparemment calmes et désormais apaisés, que se jouent les phénomènes. Certes, les critiques les plus radicaux ont beau jeu, à juste titre, de relever que toute cette agitation et ces propositions de taxe, d’empilage de dispositifs divers et variés, continuent d’effleurer la surface de ce qu’il faudrait profondément atteindre et modifier. Mais il n’en reste pas moins que ces discussi...
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