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L’Irak "libéré": c'est ce qu'on voit

Martin Masse Publié le 12 avril 2003
1406 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Le Quebecois libre

Pour ceux qui ont appuyé l’agression américaine contre l’Irak, la vue d’Irakiens en liesse accueillant les troupes américaines au cours des derniers jours sert de justification ultime. « Vous voyez bien, nous dit-on, ces gens sont heureux, ils sont enfin libres, c’est ce qu’ils souhaitaient. » Il faudrait savoir quelle proportion de la population irakienne ces foules représentent vraiment, mais on ne doute pas que de nombreux Irakiens se réjouissent du dénouement. Et la chute d’un régime dictatorial est évidemment une bonne nouvelle. Pourquoi alors s’être opposé à cette guerre et continuer à regretter qu’elle soit survenue? Pourquoi faire les rabat-joie? Parce que comme libertariens cohérents, nous ne nous arrêtons pas aux seuls bons côtés des interventions étatiques, nous portons un jugement global sur leur moralité et leur utilité. Intervention étatique 1 Imaginez qu’on vous montre à la télé une dizaines de travailleurs d’usine, dont quelques bons pères de famille avec des enfants heureux dans les bras, qui se réjouissent d’apprendre qu’ils pourront garder leur emploi. Leur employeur avait décidé, à cause de transformation dans l’industrie et de problèmes financiers, de fermer ses portes. Mais, ô miracle, le gouvernement a décidé de donner à la compagnie plusieurs millions de dollars en subvention de façon à maintenir l’usine ouverte. Les principaux intéressés remercient le ministre d’avoir fait preuve de compassion. Les notables de la région le félicitent d’avoir agi sur la base d’une si bonne compréhension des enjeux économiques. Ces bienfaits immédiats de l’intervention étatique, c’est ce qu’on voit. Mais comme l’a écrit Frédéric Bastiat dans son célèbre essai, ce qu’on ne voit pas, ce sont les conséquences néfastes de cette intervention étatique ailleurs et plus tard: les impôts qu’on a dû soutirer à d’autres pour financer la subvention, les emplois qu’on n’aura pas créés ou qui seront détruits ailleurs, l’argent gaspillé par la bureaucratie, la destruction de ressources et les difficultés de réajustement économique à plus long terme qui découlent de ce qu’on maintient artificiellement en vie une opération qui n’est plus rentable, la dépendance et l’irresponsabilité qu’on entretient au sein d’une population, etc. ...
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