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L’Irlande et l’état européen potentiel

chronique de l'europe Publié le 17 juin 2008
2346 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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George Lane

Les électeurs irlandais ont rejeté le 12 juin 2008, par référendum, le projet de traité convenu à la réunion du Conseil des Chefs d'Etat et de gouvernement à Lisbonne le 13 décembre 2007) et réformant les règles juridiques de l'Union européenne : 53,4% de "Non" contre 46,6% de "Oui". 1. Pour fixer les idées. Soit dit en passant, cette prétendue révision en 277 pages des documents fondateurs de l'Union européenne est pour le moins curieuse. Le nouveau traité n'est en effet qu'une version reconditionnée d'une constitution élaborée entre 2002 et 2003 par une convention dirigée par l'ancien président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing, et inspirée par la rédaction de la Constitution de Philadelphie des États-Unis en 1787. Le document, avait dit Giscard, tiendrait 50 ans. Au lieu de cela, il s'est effondré, condamné en 2005 par veto lors des référendums organisés en France et aux Pays-Bas. Des partisans de la Constitution n'ont pas renoncé et ont visé à la ressusciter, enveloppant une grande partie du contenu dans le traité dit de Lisbonne. Selon l'estimation de Daniel Gros, directeur du Centre for European Policy Studies à Bruxelles, 90 % du nouveau traité est la constitution précédente mais dénommée autrement (opinion que je partage entièrement comme vous pouvez le lire). Le prétexte souvent avancé est le suivant : "Nous ne sommes pas un petit club de 12 qui peuvent s'asseoir ensemble autour d'une table et discuter de choses et d'autres'', comme le partage Sara Hagemann, une analyste au European Policy Centre à Bruxelles . Selon certains commentateurs ou politiques, le traité vise à aider l'U.E. à faire face à son expansion en Europe de l'Est. Le Traité est le "point culminant des efforts visant à réorganiser l'U.E. après la chute du communisme et l'élargissement à de nouveaux membres d'Europe de l'Est,'' déclare John K. Glenn, directeur de la politique étrangère au German Marshall Fund à Washington. "Il permet à l'UE d'avoir une action d'ensemble sur des questions telles que la sécurité, le terrorisme et l'immigration.'' L'U.E. demeure nettement en deçà de l'État fédéral imaginé par Jean Monnet, ce vendeur de cognac français qui s'est transformé en homme politique et a exposé des visions européennes audacieuses dans les décennies 1940 et 1950. Le colosse commercial qu'est l'U.E. reste un nain géopolitique. Deux exemples : les divisions de l'UE ont précipité l'effondrement de la Yougoslavie au début des années 1990, laissant aux États-Unis le soin de mettre fin au bain de sang. Le bloc vola en éclats lorsque le George W. Bush, président des Etats-Unis d'Amérique, a décidé d'envahir l'Irak en 2003. Les ambitions de construire une force européenne de réaction rapide pour le maintien de la paix et des missions humanitaires ont trébuché sur l'égotisme national et un manque de fonds. Un objectif de 2003 de projeter une force de 60000 hommes dans des zones de conflit en 60 jours reste insatisfait. Le traité prévoit ainsi une rationalisation de la Commission européenne , la suppression du veto national dans plusieurs domaines, davantage de pouvoir pour les parlements démocratiquement élus des pays membres, une réforme de la présidence du Conseil des Chefs d'Etat et de gouvernement et un poste des affaires étrangères renforcé. 2. Réactions à chaud. Le vote irlandais est une belle gifle aux dirigeants de l'U.E. qui est composée désormais de 27 nations et dont les règles exigent que tous ses membres ratifient le projet de traité. Seule l'Irlande a appelé cette fois le peuple à voter ! Le referendum est obligatoire pour tout sujet ame...
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