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La BCE, Donjon du système

Actualité de la crise Publié le 05 mars 2011
1518 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Paul Jorion

Fort à propos, la chancelière Angela Merkel vient d’avouer être impliquée dans « une multitude de discussions pour pouvoir envoyer un signal fort le 11 mars ». Une manière de décrire la situation de grande confusion qui prévaut actuellement en Europe, qui n’est pas prête de se résorber, amenant la Banque centrale européenne (BCE) a passer à l’offensive. Constatant que les gouvernements ne parviennent pas ou ne se résignent pas à assez serrer les boulons, et à faire prendre en charge le payement de l’addition par les contribuables comme elle l’estime primordial – ce n’est pas faute de l’avoir souligné – elle entend désormais peser de tout son poids pour les amener à résipiscence. Disons-le simplement, elle sort de son mandat officiel – la lutte contre l’inflation – pour défendre les intérêts du système financier envers et contre tout. Voici comment. La BCE peut certes s’appuyer, et ne s’en prive pas, sur la montée des prix de l’énergie et des matières premières, ainsi que sur ses conséquences sur les prix à la consommation, pour brandir opportunément l’étendard de la lutte contre l’inflation, camouflant ses véritables intentions, sauvant ainsi les apparences. Mais qu’en est-il réellement ? La menace d’un relèvement de son taux, ou sa réalisation, peut elle bloquer ces hausses des prix des matières premières et les empêcher de se répandre plus largement ? Rien n’est moins sûr. Par contre, il est certain qu’une telle mesure, assortie d’un éventuel arrêt de ses facilités à trois mois, va atteindre les banques européennes fortement dépendantes de ses liquidités. Faisant pression sur celles-ci, ce sont les Etats où elles sont installées qui sont visés par ricochet, afin qu’ils rentrent dans le rang et adoptent de nouvelles mesures d’austérité afin de diminuer leurs déficits. La BCE n’entend pas en rester là et cherche à également stopper la mise en oeuvre de la seconde de ses mesures non conventionnelles : ses achats obligataires sur le marché secondaire. Après avoir lourdement insisté pour que le fonds de stabilité financière (EFSF) prenne son relais dans ce domaine, elle en est venue à proposer qu’il transfère dans ses livres les obligations déjà détenues par la BCE, pour un montant à ce jour de 77 milliards d’euros. Ce qui reviendrait à en faire porter la charge financière aux Eta...
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