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La concentration de la presses VS la clique journalistique

Martin Masse Publié le 17 février 2001
1995 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

Les transactions survenues l'année dernière qui ont mené à la constitution de deux groupes de presse géants au Québec (Gesca-Power Corp. et Quebecor, auxquels s'ajoute Transcontinental, le plus important éditeur de magazines) ont semé la panique au sein du petit monde journalistique et intellectuel de la province. Le gouvernement péquiste, qui n'a généralement pas de problème avec la concentration du pouvoir politique à Québec et qui vient de procéder à la concentration du pouvoir municipal par des fusions forcées, s'est empressé de mettre sur pied une commission parlementaire afin de discuter de la « menace » de concentration de la presse. Ces jours-ci, une trentaine de groupes défilent donc devant les députés pour réclamer diverses mesures visant à « assurer le droit du public à une information diversifiée ». Dans la novlangue officielle, il faut bien sûr comprendre le contraire, c'est-à-dire assurer à une clique de journalistes syndiqués nationalo-gauchistes le maintien de leur influence prédominante sur les médias du Québec. Mis à part le témoignage des propriétaires eux-mêmes, le débat tourne en effet essentiellement autour des prémisses étatistes suivantes: l'influence des propriétaires étant néfaste, comment le gouvernement peut-il la limiter? L'influence de l'État étant bénéfique, comment peut-il intervenir plus pour soutenir des médias qui ne sont pas la propriété des grands groupes privés? Comment enfin peut-on imposer un discours acceptable aux médias qui échappent au contrôle de l'État et des journalistes reconnus comme légitimes? Intervenez, ça presse ! L'un des mémoires qui résument le mieux les enjeux de l'exercice en cours est celui de l'organe représentatif du racket journalistique, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec: « [L]a FPJQ réclame que l'État assume sa responsabilité de protéger le droit du public à l'information en adoptant une loi sur le pluralisme de la presse. Cette loi, sans intervenir sur le contenu de l'information, devra notamment interdire la propriété croisée (télévision, quotidiens, hebdos et radios) dans le même marché [...]. » Pour la Fédération, qui représente 1500 journalistes, « [o]n ne peut accepter, dans une société démocratique, que le quotidien le plus lu dans son marché (Journal de Montréal et Journal de Québec) soit entre les mêmes mains que le réseau de télévision le plus écouté (TVA). Aucun pays démocratique n'accepterait cela. » Cette préoccupation pour la concentration de la propriété des médias est sans doute pertinente dans l'absolu, mais lorsqu'on observe la réalité sur le terrain, on se rend compte qu'il s'agit d'un faux débat. En effet, s'il existe une concentration de la presse au Québec, c'est bien au niveau des journalistes eux-mêmes qu'elle se situe. Il y aurait cent propriétaires de journaux et autant de quotidiens en circulation demain matin dans la grande région métropolitaine qu'on aurait sensiblement la même information partout. À part quelques rares excentriques, nos journalistes et intellectuels qui interviennent dans les débats publics partagent tous le même point de vue plus ou moins collectiviste. Ils ont tous été formés par les mêmes profs dans les mêmes programmes de communications ou de sci...
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