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La crise de la dette publique n’en est qu’à ses débuts

Chronique de la Dette Publié le 15 février 2010
1801 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) La bulle financière de la dette publique a actuellement pris dans l’actualité le pas sur celle des actifs privés. D’autant plus aisément que les effets de cette dernière se font surtout ressentir en Asie (et d’une manière générale dans les pays émergents), alors que la spéculation a choisi l’Europe comme cible, et plus particulièrement la Grèce, l’un de ses maillons faibles. Non sans y avoir été incitée par des gouvernements décidés à en faire un exemple en Europe. Trois causes distinctes à la crise européenne actuelle se sont conjuguées, qui sont durables. 1/ Une volonté de préparer l’opinion à une politique de rigueur, modulée suivant les pays, destinée à absorber les déficits créés par la crise financière et s’appuyant pour commencer sur une dramatisation du cas grec. 2/ Une spéculation qui a sauté sur l’occasion, dont on a cru déceler l’origine exclusive outre-Atlantique et qui a utilisé à ses fins le marché opaque des CDS pour lesquels aucune réglementation n’a toujours été mise en place (le sera-t-elle un jour ?). 3/ En toile de fond, la nécessité de diminuer la pression sur les marchés obligataires, que les établissements financiers vont être amenés à beaucoup solliciter, en obtenant des Etats qu’ils lèvent autant que possible le pied sur leurs propres émissions de titres de dette. Ce dernier enjeu, qui est à la base de la montée en puissance de la problématique de la dette publique, à résorber de toute urgence, explique qu’elle est destinée à occuper la première place des préoccupations des gouvernements dans la période à venir. En Europe d’abord, mais aussi au Japon et aux Etats-Unis, de très loin les deux principaux débiteurs mondiaux sur le marché de la dette. Le premier se finançant essentiellement sur son marché intérieur, le second bénéficiant de la protection que lui offre le dollar monnaie de réserve et de refuge, il se comprend que ce soit l’Europe qui ait eu les honneurs de la première salve (en premier lieu la zone euro, en attendant que le Royaume-Uni entre à son tour inévitablement en scène). Les Etats-Unis bénéficient non seulement du statut privilégié de leur devise, mais également – ainsi que les Britanniques, mais dans une moindre mesure, et les Japonais – d’une banque centrale ayant les coudées franches pour pratiquer une vigoureuse politique de création monétaire. Aux Etats-Unis la Fed a acheté des T-bonds (pour 300 milliards de dollars), après avoir accueilli sans compter des titres de la dette hypothécaire, en contre partie de ses injections de liquidités. Aidée en cela par Fannie Mae et Freddie Mac, qui sont financés à fonds perdus par le gouvernement afin d’éviter l’effondrement du marché immobilier. Tout cela soulage d’autant les pressions qui s’exercent sur leur dette colossale, car le...
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