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La crise économique ou la victoire des illusions

Jean Louis Caccomo Publié le 23 septembre 2009
1877 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Il est bon ton de dire qu’après la crise, plus rien ne sera jamais plus comme avant. Est-ce un souhait ou une réalité? Pourtant, c’est précisément à l’occasion de cette crise que l’on ressort les vieilles lunes et que l’on récite les mêmes refrains. Les médias français célèbrent le retour de Marx. Non seulement, c’est comme avant mais c’est pire: tout ce qui relève du fonctionnement normal et nécessaire de l’économie (l’entreprise, le profit, le patron, l’actionnaire, les banques, les grandes surfaces, l’échange, le commerce) est devenu suspect, présumé coupable de tous nos maux. Dans certaines régions de France, il est même dangereux d’être directeur d’entreprise. Au nom de la justice sociale, une justice à deux vitesses se met progressivement en place. Dans un avenir proche, ceux qui ont un emploi devront se cacher pour ne pas subir la colère de ceux qui n’ont pas d’emplois. Pourtant, les entreprises peinent toujours à trouver des personnes qualifiées, compétentes et motivées. Mais un patron exigeant sera bientôt considéré comme un patron harceleur. Le travail n’est-il pas un harcèlement permanent et le marché une dictature intolérable? La Crise, un prétexte commode Dans tous les grands pays industrialisés, on observe la même tendance lourde: la croissance de l'État est désormais supérieure à la croissance du reste de l'économie du pays. Il n’est point besoin d’être un grand économiste pour comprendre qu’un tel dérapage, quand il n’est jamais corrigé, conduit mécaniquement à un alourdissement de la dette publique et à une diminution du taux de croissance structurel de notre pays de sorte que prétexter d’attendre le retour de la croissance pour faire les changements qui s’imposent mène tout simplement à une impasse. La croissance est devenue structurellement plus faible dans les pays où le poids de l’État a dépassé un certain seuil jugé critique. Pire, l’appauvrissement a commencé lorsque qu’il a dépassé un nouveau seuil qui conduit au surendettement. Et pourtant, face à la crise, c’est cette réponse qui s’est imposée au nom de la régulation. La communauté des économistes n’est pas par principe contre le rôle de l’État dans l’économie, même si des débats aussi légitimes qu’inévitables existent à propos de ses missions prioritaires. Rien ne sert d’être manichéen: la question n’est pas d’être pour ou contre l’intervention de l’État. Il s’agit plus judicieusement de juger de l’efficacité à terme de son action et de la soutenabilité des finances publiques. L’État aura beau jeu de faire la morale aux banques s’il se met lui-même dans une situation de cessation de paiement. C’est pourquoi la théorie économique souligne l’importance de l’équilibre et de la stabilité, notamment de la stabilité des prélèvements et dépenses publiques (ou plus précisément de leur part dans le PIB), ce qui est une condition de la prospérité durable et non de la relance éphémère. En l’occurrence, la taille de l’État doit croit...
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