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La croissance, mirage aux alouettes ?

Actualité de la crise Publié le 09 mai 2012
1578 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Paul Jorion

Tout en soulignant que « l’incertitude prédomine », mais sans annoncer pour l’instant de nouvelles mesures, Mario Draghi, le président de la BCE, a déclaré jeudi dernier vouloir désormais « remettre la croissance au centre du l’agenda européen ». Sans crainte de le contredire, Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne, a le lendemain affirmé que « la croissance, nous ne la découvrons pas au milieu de la campagne électorale française, nous y travaillons depuis longtemps », tout en confirmant la tenue début juin d’un sommet européen informel pour en débattre. Pour ne pas être en reste, le commissaire européen Olli Rehn a pour une fois fait dans la nuance : « La consolidation budgétaire, bien que nécessaire, doit s’appliquer de manière à favoriser la croissance et de façon différenciée, pour parvenir à un équilibre entre consolidation budgétaire et croissance ». Tout le monde s’est sans exception engouffré à la suite, pour faire de la croissance la scie du moment. Si elle n’en reste pas, pour en définir le moteur, à l’opposition entre réformes structurelles et investissements financés par le déficit, la discussion va s’engager sur les « project bonds », appellation trouvée pour éviter le terme qui fâche d’euro-obligation et en restreindre l’utilisation au financement de projets et non pas de déficits. Afin d’amorcer la pompe, la Commission propose de mettre à la disposition de la Banque européenne d’investissement (BEI) un véritable pactole de 230 millions de dollars, qui lui permettra de lever entre 3,5 et 4,6 milliards d’euros sur les marchés, pour financer entre 15 et 20 grands projets transnationaux. Quand les politiques se mettent à l’œuvre, ils ne répugnent pas aux symboles. Mais la plume des chroniqueurs reste en l’air en attendant que se précisent les termes du compromis déjà en cours de négociation entre les équipes d’Angela Merkel et de François Hollande. En s’employant à tracer une perspective à dix ans, non sans témérité dans un contexte où l’on vit à la petite semaine, Mario Draghi a levé le nez du guidon. L’exercice prend toutefois son sens s’il identifie le délai nécessaire à la réalisation du désendettement et à la concrétisation des effets bénéfiques sur la croissance attendus des « réformes structurelles » qui devraient l’accompagner. La promesse n’est cependant pas exaltante. Fitch vient opportunément de choisir ce moment pour rendre publique une étude intitulée « ...
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