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La démocratie contre la liberté

Damien Theillier Publié le 08 avril 2013
1614 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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« Il y a une différence entre démocratie et liberté. La liberté ne se confond pas avec la possibilité de voter. Elle doit être jugée en considérant la quantité de sujets sur lesquels nous ne votons pas. » John T. Wenders L’affaire Cahuzac pourrait nous faire penser que si les choses vont mal dans nos démocraties, c’est parce que des hommes mauvais sont au pouvoir. Changeons donc les hommes et tout ira mieux. Le problème serait de nature uniquement morale. Cette thèse a le mérite de la simplicité mais elle est fausse. Posons-nous la question suivante : Et si les difficultés de nos sociétés (chômage, inflation, dette) n'étaient pas dues à la méchanceté de certains hommes, ni à la faillite de l’économie de marché (gouvernée par la « cupidité » de certains hommes) mais à la défaillance structurelle de nos institutions politiques ? Telle est l’hypothèse iconoclaste de Dépasser la démocratie, un livre de deux hollandais, Frank Karsten et Karel Beckman, qui vient d’être traduit en français par Benoît Malbranque sous l’égide de l’Institut Coppet. Selon eux, c’est la démocratie elle-même qui produit le déclin de la civilisation, au sens d’un affaiblissement généralisé des idées de liberté et de responsabilité. La démocratie est née à une époque où l’État était relativement faible. Un siècle et demi de démocratie a néanmoins conduit à une expansion considérable de l'État dans tous les pays démocratiques. Elle a également conduit à la situation dans laquelle nous ne devons pas seulement craindre l'État, mais aussi nos concitoyens, qui sont en mesure de nous asservir par les urnes. Bien entendu, si la démocratie consistait à garantir les libertés individuelles, elle serait une chose souhaitable. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Il semble bien que la démocratie ne produise pas le maximum de liberté compatible avec l’ordre social mais tout au contraire le maximum de servitude compatible avec l’ordre social. Les auteurs montrent en effet qu’un système de choix collectifs fondé sur des votes à la majorité des voix ne permettra jamais de dégager des solutions à long terme aux problèmes soulevés par la vie en société. Au contraire, il produira de plus en plus de dépenses publiques et de contrôles sur les individus. En effet, la démocratie est un système politique dans lequel les candidats achètent des voix au moyen de promesses de biens publics et de subventions. Ils cherchent à maximiser le nombre de leurs électeurs en adaptant l’offre de biens publics à la dema...
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