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La dévaluation Argentine : un conte de fée ?

Jérémie T. Rostan Publié le 17 avril 2012
1710 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Alors que les manifestations se multiplient en Grèce contre les mesures d’austérité, nombreux sont ceux qui leur font écho et affirment que le pays serait mieux inspiré de quitter la zone Euro afin d’opérer une sortie de crise par la dévaluation, plutôt que par la rigueur L’histoire économique relativement récente offrirait même un modèle de réussite, l’Argentine. En récession depuis 1999, ce pays vit la crise de sa dette extérieure s’intensifier en Décembre 2001, lorsque le FMI refusa de verser de nouvelles aides à moins d’une réduction supplémentaire de 10% de ses dépenses publiques. L’écart de taux entre ses obligations et celles du gouvernement américain flamba alors, dépassant 40% de prime de risque. Le gouvernement, qui avait déjà diminué de 15% le traitement des fonctionnaires, ainsi que les prestations sociales, six mois plus tôt, opta pour le défaut de paiement. En Janvier 2002, la parité entre le peso et le dollar fut levée, et la devise argentine perdit rapidement 75% de sa valeur. Au cours de l’année, le PIB chuta de près de 11%, le chômage atteignit 25%, et l’inflation 40%. Pourtant, la reprise ne se fit guère attendre. Dès l’année suivante, la croissance frôlait les 9%, bénéficiant d’une consommation soutenue, ainsi que d’un vaste excédent commercial contrastant avec le déficit chronique qui avait été, avec la parité peso-dollar, à l’origine du problème. En 2005, l’Argentine retrouvait finalement sa place sur les marchés financiers, dont elle avait été exclue depuis 2002, et parvint à renégocier une partie de sa dette. À première vue, le cas argentin semble donc bien un exemple à suivre, et un motif d’espoir, pour la Grèce. Son Ministre de l’économie de l’époque l’affirmait d’ailleurs récemment lui-même : « Au plan économique, tout est semblable. L'Argentine avait établi une parité fixe entre le peso et le dollar, la Grèce est ficelée à l'euro, perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. Un taux de change fixe associant des pays à forte productivité et d'autres dont la compétitivité est beaucoup plus faible ne peut qu'engendrer une crise. La Grèce est déjà dans sa quatrième année de récession, l'Argentine l'était également. Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants, la chute vertigineuse du PIB, l'endettement, l'explosion du chômage... toutes les grandes données macro-économiques sont similaires.» (Libération, 19 Février 2012) Il existe cependant un grand nombre de mythes autour du conte de fée argentin. Mythe nº1 : La dévaluation argentine prouve que la politique monétaire est supérieure au libéralisme financier Ceux qui mettent en avant le modèle argentin de sortie d...
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