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La France, une économie si peu libérale !

Vincent Bénard Publié le 24 septembre 2009
2799 mots - Temps de lecture : 6 - 11 minutes
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Objectif Liberté

Nous vivons, nous dit-on dans la presse et dans les cénacles politiciens, dans une société pervertie par le "néo libéralisme », une sorte de "jungle ultra libérale" sans foi ni loi, mondialisée, dérégulée, ou la concurrence nécessairement la plus sauvage broie les plus faibles. Je me suis demandé : "mais si je mets bout à bout tous mes postes de dépenses, ou toutes les activités dans lequel moi ou mes proches sont engagés, quelle part de mon budget va à des secteurs vraiment libres ? Où l'état n'est pas directement acteur ? Ou bien où il n'a pas octroyé par la législation ou les subventions à des entreprises privées de confortables rentes de situation ?" Passons donc en revue les différentes dépenses de mon ménage, qui ne doit guère différer de 75% de mes compatriotes, et analysons si nous avons à faire à des marchés à concurrence libre ou contrariés. (nb. Je ne me préoccupe pas ici du niveau général délirant des réglementations qui gênent de façon égale tout le monde, mais uniquement des interventions qui empêchent une vraie concurrence de s'exercer sur le marché) Logement : Aucun cartel dans l'offre de logement ne permet d'entente sur les prix. Certes, environ 17% du parc de logement, le parc HLM, est détenu par des logeurs soit publics, soit "pseudo-privés", et une part non négligeable du parc privé a été subventionné à un moment ou à un autre, (Robien, etc...) avec pour corollaire des distorsions entre offre et demande tout à fait préjudiciables au bon fonctionnement du marché. En outre, en France, le droit foncier rend difficile l'adaptation de l'offre à la demande lorsque celle ci est fortement soutenue par un crédit bon marché, quelles que soient les causes de prix de l'argent bas. Au sommet de la bulle, le prix des logements était en moyenne surévalué de 30% à cause de l'insuffisance d'offre aux endroits où la demande était en plus forte croissance. Enfin, ceux qui sont locataires en zone très demandée savent combien il est difficile de trouver un logement de bon rapport qualité prix, car les lois encadrant le contrat de location (contrôle des loyers, fiscalité, protection des mauvais payeurs) découragent un certain nombre d'offreurs potentiels de placer leur épargne dans le logement. Verdict : marché totalement faussé par l'intervention de l'état. (Nb. Mon livre y est consacré) Alimentation : La encore, pas de monopole public ou de cartel privé à la production. Même un producteur important comme les groupes Danone ou Nestlé font face à une concurrence de niveau élevé. Pourtant, là encore, l'intervention de l'état est loin d'être neutre sur les prix auxquels je puis espérer me nourrir. La production des matières premières alimentaires, en France et dans l'Union Européenne, est non seulement fortement subventionnée, ce qui pousse les prix alimentaires à la hausse d'une part, et nous fait payer deux fois par le biais des impôts qui alimentent les subventions. Les tarifs douaniers sur les importations hors union ajoutent une couche de distorsion concurrentielle importante. En outre, l'agriculture, en France, est fortement encadrée: ne devient pas exploitant qui veut, des puissantes bureaucraties para-agricoles, sur lesquelles pèsent régulièrement de graves soupçons de corruption, veillent sur les nouveaux entrants, et vous ne pouvez pas facilement décider de vous lancer dans un des multiples secteurs ou des quotas sont à l'oeuvre. Verdict : marché très fortement distordu par l'intervention de l'état Distribution : D'autre part, si la concurrence entre offreurs agro-alimentaires est plutôt libre, il n'en va pas de même dans la distribution. Les lois Royer de 1973, puis Raffarin et Galland des années 90, ont pratiquement assuré à 6 groupes (Carrefour, Auchan, Casino, Leclerc, U, Intermarché) un oligopole de fait sur le marché Français, que la loi LME, censée libérer le marché, chatouillera à peine (cf. La remarquable critique de Pierre Cahuc et André Zylberberg). Ce n'est pas demain que Wal Mart ou Tesco pourront efficacement venir régénérer le secteur dans notre hexagone. Des études ont montré que depuis les grands mouvements de concentration qui ont eu lieu dans le secteur suite au vote de la loi Raffarin (Rachat de Docks de France - Mammouth par Auchan, de Promodès - Continent par Carrefour, etc...), dans les agglomérations où seulement une ou deux enseignes était représentées, les prix ont été de 10 à 15% plus élevés que dans celles où le hasard a permis que la plupart des enseignes restent présentes (de ce point de vue, le nantais...
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