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La Grande Dépression Démystifiée (2)

Grande Dépression Extrait des Archives : publié le 02 février 2007
6702 mots - Temps de lecture : 16 - 26 minutes
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Le Quebecois libre

Montr?al, 21 janvier 2007 ? No 209 MOT POUR MOT Nous publions ici la traduction du texte intitul? ? Great Myths of the Great Depression ?, avec l'aimable permission de son auteur, Lawrence Reed. Traduction de Francis Dumouchel. LA GRANDE D?PRESSION D?MYSTIFI?E (2) Premi?re partie par Lawrence W. Reed Les ?tudiants d?aujourd?hui re?oivent souvent un portrait tendancieux de la Grande D?pression (1929-1941) pr?sentant le libre march? comme responsable des difficult?s ?conomiques de l??poque et favorisant l?intervention ?tatique comme solution. Dans la seconde partie de ce texte, Lawrence Reed, pr?sident du Mackinac Center for Public Policy, d?mystifie la perception usuelle de cette crise et souligne le r?le central qu?ont jou? les pi?tres mesures gouvernementales dans le d?clenchement et le prolongement de cette catastrophe l?gendaire. Phase III ? Le New Deal Franklin Delano Roosevelt remporta une victoire ?crasante aux ?lections pr?sidentielles de 1932, r?coltant 472 grands ?lecteurs pour seulement 59 au pr?sident sortant Herbert Hoover. La plate-forme ?lectorale du Parti d?mocrate, qui pr?sentait Roosevelt comme candidat pr?sidentiel, d?clarait: ? Nous croyons qu?une plate-forme politique est un engagement envers le peuple qui doit ?tre respect? fid?lement par le parti au pouvoir ?. Elle proposait une r?duction de 25% des d?penses f?d?rales, un budget f?d?ral ?quilibr?, une monnaie solide fond?e sur l??talon-or ? afin d??tre ? l?abri de tous les risques ?, le retrait de l??tat de tous les domaines qui appartenaient de fa?on plus appropri?e ? l?entreprise priv?e et la fin de l?? extravagance ? des programmes agricoles de Hoover. C?est ce que le candidat Roosevelt promettait, mais cela ne ressemble aucunement ? ce que le pr?sident Roosevelt fit. La crainte, de m?me que l?optimisme, r?gnaient ? Washington lorsque Roosevelt fut asserment? le 4 mars 1933 ? la crainte que l??conomie n?allait pas se relever et l?optimisme qu?un nouveau pr?sident confiant allait peut-?tre changer les choses. L?humoriste Will Rogers rapporta le sentiment populaire envers FDR alors que ce dernier formait son nouveau gouvernement: ? Le pays entier est avec lui, simplement pour qu?il fasse quelque chose. S?il avait br?l? le Capitole, nous aurions tous applaudi en disant, eh bien!, au moins un feu a ?t? allum?(16). ? Les Am?ricains ont vot? pour Franklin Roosevelt en 1932 en s?attendant ? ce qu?il respecte la plate-forme ?lectorale du Parti d?mocrate, qui promettait moins de d?penses publiques et de r?glementation. ? Rien ? craindre sauf la peur elle-m?me ? Roosevelt changea effectivement les choses, mais probablement pas de la fa?on que le pays esp?rait. Il commen?a du mauvais pied lorsqu?il bl?ma, dans son discours inaugural, les ? sp?culateurs financiers sans scrupule ? pour la d?pression. Il ne mentionna pas le r?le de la R?serve f?d?rale dans la mauvaise gestion de la monnaie et parla ? peine des absurdit?s du Congr?s qui avaient contribu? au probl?me. Gr?ce ? ses efforts, l??conomie s??terniserait dans une d?pression pour le reste de la d?cennie. Reprenant une citation de l??crivain du XIXe si?cle Henry David Thoreau, le discours de Roosevelt comprenait une d?claration c?l?bre: ? Nous n?avons rien ? craindre sauf la peur elle-m?me ?. Mais comme l?explique le Dr Hans Sennholz du Grove City College, les citoyens am?ricains avaient de bonnes raisons de craindre les mesures ? venir de FDR: Dans ses cent premiers jours, il donna un coup dur ? la classe financi?re. Au lieu de d?gager les obstacles ? la prosp?rit? ?rig?s par ses pr?d?cesseurs, il en ?rigea de nouveaux bien ? lui. Il s?attaqua de toutes les mani?res possibles ? l?int?grit? du dollar am?ricain par des gonflements quantitatifs et des r?ductions qualitatives. Il s?empara de l?or d?tenu par les particuliers et d?valua par la suite le dollar de 40%(17). Le directeur du Bureau of the Budget, Lewis W. Douglas, frustr? et en col?re du fait que Roosevelt abandonne aussi promptement et compl?tement la plate-forme en vertu de laquelle il avait ?t? ?lu, d?missionna apr?s seulement un an ? son poste. En mai 1935, ? la Harvard University, Douglas affirma clairement que les ?tats-Unis se trouvaient ? la crois?e des chemins: ? Allons-nous choisir de nous soumettre ? ce grand pays ? au despotisme de la bureaucratie, qui contr?le nos moindres gestes, d?truisant l??galit? que nous avions atteinte, nous r?duisant ?ventuellement au statut d'esclaves appauvris de l??tat? Ou allons-nous nous accrocher aux libert?s pour lesquelles l?Homme a lutt? pendant plus d?un mill?naire? Il est important de comprendre l?ampleur du probl?me qui est devant nous. [?] Si nous choisissons de ne pas laisser une bureaucratie tyrannique et oppressive gouverner nos vies, d?truire le progr?s, diminuer notre niveau de vie [?] alors le gouvernement f?d?ral dans une d?mocratie ne devrait-il pas limiter ses activit?s ? celles dont une d?mocratie peut s?occuper ad?quatement, c?est-?-dire par exemple la d?fense nationale, le maintien de la loi et de l?ordre, la protection de la vie et de la propri?t?, la pr?vention de la fraude, et [?] la pr?servation du public contre [?] les int?r?ts de groupes particuliers(18)? ? Un nouveau tour de passe-passe La crise s?empara du syst?me bancaire lorsque Roosevelt entra en fonction, le 4 mars 1933. La d?cision du nouveau pr?sident de fermer les banques et d?annoncer un ? cong? des banques ? le 6 mars (qui ne se termina compl?tement que neuf jours plus tard) est encore acclam?e comme ayant ?t? critique et n?cessaire par les partisans de Roosevelt. Friedman et Schwartz, toutefois, d?montrent clairement que ce soi-disant rem?de fut ? pire que le mal ?. La loi Smoot-Hawley et les manipulations mon?taires excessives de la R?serve f?d?rale avaient ?t? les principales responsables des conditions qui ont donn? une excuse ? Roosevelt pour confisquer temporairement les d?posants de leur argent et le ? cong? des banques ? ne fit rien pour modifier la situation fondamentale. ? Plus de 5000 banques encore en op?ration quand le cong? fut d?clar? ne rouvrirent pas leurs portes quand il se termina, et parmi celles-ci, plus de 2000 ne rouvrirent jamais ?, relatent Friedman et Schwartz(19). L??conomiste Jim Powell du Cato Institute a publi? en 2003 un livre splendide sur le Grande D?pression, intitul? FDR?s Folly: How Roosevelt and His New Deal Prolonged the Great Depression. Il souligne que ? Presque toutes les banques faillies se trouvaient dans des ?tats ayant adopt? des lois interdisant aux banques d?ouvrir des succursales ? ? emp?chant ainsi les banques de diversifier leurs portefeuilles et de r?duire leurs risques. Powell ?crit: ? Bien que les ?tats-Unis, avec leurs lois interdisant aux banques d?ouvrir des succursales, subirent des milliers de faillites bancaires, le Canada, qui permettait les succursales bancaires, ne v?cut pas une seule faillite [?] ?(20). ?trangement, les opposants au capitalisme qui adorent bl?mer le march? pour la D?pression ne mentionnent jamais ce fait. Le Congr?s donna au pr?sident le pouvoir d?abord de saisir l?or d?tenu par les particuliers am?ricains et ensuite celui de fixer le prix de l?or. Un matin, alors que Roosevelt d?jeunait au lit, lui et Henry Morgenthau, le secr?taire du Tr?sor, d?cid?rent de changer le taux de change entre l?or et le papier monnaie. Apr?s avoir ?valu? ses options, Roosevelt d?cida de fixer une hausse de 21% des prix parce que ? c?est un chiffre chanceux ?. Dans son journal, Morgenthau ?crivit: ? Si quelqu?un apprenait comment nous avons fix? le prix de l?or ? l?aide d?une combinaison de chiffres chanceux, je crois que les gens seraient effray?s(21). ? Roosevelt torpilla aussi ? lui seul la Conf?rence ?conomique de Londres en 1933, qui avait ?t? convoqu?e ? la demande d?autres pays importants afin de r?duire les tarifs douaniers et de r?tablir l??talon-or. Le pr?sident Franklin Roosevelt a qualifi? de ? royalistes ?conomiques ? ?go?stes tous ces hommes d'affaires qui se sont oppos?s aux lourds imp?ts et ? la r?glementation du ? New Deal ?. Washington et sa banque centrale imprudente n?avaient d?j? fait qu?une bouch?e de l??talon-or au d?but des ann?es 1930. Son rejet par Roosevelt retira la plupart des entraves restantes ? une expansion illimit?e de la masse mon?taire et du cr?dit, pour laquelle le pays paierait le prix fort dans les ann?es suivantes sous forme d?une monnaie en d?valuation. Le s?nateur Carter Glass l?a bien exprim? lorsqu?il a mis Roosevelt en garde au d?but de l?ann?e 1933: ? C?est un d?shonneur, monsieur. Ce grand gouvernement, riche en or, est en train de briser sa promesse de rembourser la veuve et l?orphelin auxquels il a vendu des obligations d??pargne avec l?engagement de s?acquitter de ses dettes avec des pi?ces d?or ? la valeur actuelle. Il brise sa promesse de racheter son papier-monnaie en pi?ces d?or ? la valeur actuelle. C?est un d?shonneur, monsieur(22). ? Bien qu?il sais?t l?or du pays, Roosevelt remit l?alcool dans les bars et les salons des ?tats-Unis. ? son deuxi?me dimanche ? la Maison blanche, il remarqua pendant le souper: ? Je pense que ce serait un bon moment pour boire de la bi?re ?(23). La m?me soir?e, il pr?para un message demandant au Congr?s de mettre fin ? la Prohibition. La Chambre des repr?sentants approuva une mesure d?abrogation le mardi, le S?nat vota en faveur le jeudi et avant que l?ann?e se termine, suffisamment d??tats l?avaient ratifi?e de sorte que le XXIe amendement s?int?gra ? la Constitution. Un observateur, commentant ce remarquable retour des choses, nota que de deux hommes marchant dans la rue au d?but de l?ann?e 1933 ? l?un avec une pi?ce d?or dans sa poche et l?autre avec une bouteille de whisky dans son manteau ? l?homme avec la pi?ce serait un citoyen int?gre et l?autre un hors-la-loi. Une ann?e plus tard, pr?cis?ment l?inverse ?tait vrai. L'Aigle Bleu, le symbole de la bureaucratie et la r?glementation de la National Recovery Administration. La premi?re ann?e du New Deal, Roosevelt proposa de d?penser 10 milliards de dollars alors que les revenus se situaient seulement ? 3 milliards. Entre 1933 et 1936, les d?penses de l??tat augment?rent de plus de 83%. La dette f?d?rale monta en fl?che de 73%. FDR convainquit le Congr?s de cr?er la S?curit? sociale en 1935 et d?imposer la premi?re loi de port?e ?tendue fixant un salaire minimum en 1938. Bien qu?? ce jour il re?oive encore de la reconnaissance du grand public pour avoir mis en place ces deux mesures, plusieurs ?conomistes ont une perspective diff...
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