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La grande mascarade de l'intérêt général

Jean Louis Caccomo Publié le 21 décembre 2002
1464 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Chroniques en liberté

Depuis quelques années, en France, les conflits sociaux se multiplient et se durcissent, traduisant l'état de délabrement dans lequel le « dialogue social » est tombé sous l'effet de sa confiscation par quelques « partenaires sociaux » que l'État décrète représentatifs. Comme à chaque fois que l'État impose un monopole dans la gestion d'une ressource, celle-ci finit pas se tarir immanquablement. En monopolisant le « dialogue social », il a de la même manière contribué à le tarir. À travers ces conflits, les corporations concernées, notamment à l'intérieur du service public, identifient leurs revendications à la défense de l'intérêt général. Ces conflits chroniques et les « grèves préventives » à répétition se multiplient en France lorsque c'est un gouvernement de droite qui est au pouvoir. Les médias ont popularisé le terme de « troisième tour social » pour qualifier une telle situation mais on peut se poser la question de la légitimité d'un tel « troisième tour ». La démocratie fonctionne sur le principe d'élections dont les plus importantes sont organisées sur deux tours. Il n'y a pas lieu de provoquer un « troisième tour » dans la rue au motif que le résultat issu des urnes ne correspondrait pas aux attentes des principales centrales syndicales. Il n'est pas dans le rôle et les attributions légitimes des syndicats de dicter la politique du pays. Où est l'intérêt général? Il existe en sciences économiques une réflexion sur le concept d'intérêt général. Dans les secteurs où la concurrence peut s'exprimer, la diversité et la qualité des produits augmentent alors que les prix diminuent. Or, si nous sommes chacun des producteurs d'un bien ou service en particulier, nous sommes tous des consommateurs de biens et services en général. Et c'est finalement de cette capacité de consommation que dépend notre niveau de vie. Si l'intérêt général n'est pas la simple somme des intérêts particuliers, la somme des intérêts catégoriels des producteurs ne fait pas l'intérêt commun des consommateurs. On peut comprendre les inquiétudes légitimes de certains producteurs qui s'empressent de diaboliser une « mondialisation » qui a, en fait, toujours existé; mais l'intérêt de certains producteurs, tout aussi légitime qu'il peut être, ne fera jamais l'intérêt général. Chaque évolution économique, technologique et sociale avantage certains producteurs et en menace d'autres. Aucun gouvernement ne peut prendre la responsabilité de ralentir cette...
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