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LA JUSTICE SE TROUVE-T-ELLE À GAUCHE?

André Dorais Publié le 15 décembre 2004
2114 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Le Quebecois libre

Êtes-vous à gauche ou à droite? La question est populaire et pour cause, car elle en sous-entend une autre, plus importante, à savoir: où se situe la justice? Se contenter de répondre à gauche ou à droite contient sa part de risque, car si la justice se présente par ce type d’opposition, force est d’admettre que la gauche et la droite couvrent plus d’une réalité. Droite religieuse vs gauche progressiste La droite religieuse tend à considérer certaines pratiques comme étant inacceptables en s’appuyant sur les Écritures saintes. De manière générale, elle proscrit l’homosexualité, l’avortement, l’enfant conçu hors du mariage, etc. Au contraire, la gauche progressiste non seulement accepte ces pratiques, mais demande à l’autorité gouvernementale – et généralement obtient d’elle – que les coûts qui résultent de ces pratiques soient à la charge des contribuables. Dans les sociétés démocratiques l’autorité gouvernementale a le dernier mot. Cependant, avoir le dernier mot ne signifie pas avoir raison. La gauche démontre peut-être une plus grande ouverture que la droite religieuse envers ces pratiques, mais malheureusement elle ne se contente pas de les autoriser. En obligeant les contribuables à payer pour celles-ci et ses conséquences, la gauche impose sa loi. Son ouverture d’esprit envers ces pratiques est contrebalancée par deux refus: celui de ne pas accepter des points de vue différents des siens à ce sujet et le refus de considérer que des gens puissent ne pas vouloir aider par l’entremise de la taxation, malgré qu’ils n’aient rien contre ces pratiques. Cette façon de procéder démontre non seulement de l’intransigeance, mais conduit à des effets indésirables. Par exemple, en obligeant le contribuable à payer pour l’avortement d’un foetus ou à subvenir aux besoins d’une mère monoparentale prestataire d’aide sociale, l’État finit par encourager indirectement ces pratiques, car elles ne sont plus assumées entièrement par les premiers concernés. Que celles-ci soient reconnues comme légitimes ou non, il n’y a rien de progressiste à forcer les contribuables à les financer. De son côté, la religion, dans la mesure où l'on y adhère et l’on peut s’en retirer volontairement, a le mérite, malgré son conservatisme, de ne contraindre personne à ses points de vue. On accuse souvent les morales religieuses d’être d’arrière-garde; pourtant, elles ne font pas qu’interdire, elles prescrivent également la charité et la compassion. Ces prescriptions ne sont que des suggestions, car on ne peut forcer personne à être charitable ou à éprouver des sentiments d’amour envers la personne souffrante. Cependant, à voir la gauche prétendre instaurer la morale par des lois, en établissant par exemple des « prestations de compassion », on jurerait le contraire. Ces prestations, au Canada, sont versées aux gens éligibles à l’assurance emploi qui vivent un deuil. Dans cette situation, le gouvernement leur accorde quelques semaines additionnelles de prestations. La gauche progressiste prétend donc que la compassion se mesure en argent. Si Jésus a transformé l’eau en vin, les gouvernements, eux, ont transformé la taxation en morale. La morale, dont la compassion est une partie intégrante, ne se retrouve que dans les moyens utilisés pour aider quelqu'un. Elle ne s’identifie pa...
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