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La justice sociale n’existe pas

H. Seize Publié le 14 juin 2024
1400 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Disons les choses franchement : la justice sociale, c’est de la foutaise, et en plus, elle est impossible à réaliser.

Et pour comprendre qu’elle n’existe pas, il n’y a pas besoin de rentrer dans un long débat de définition même si, c’est vrai, ces notions sont si fluides et mal définies qu’elles s’adaptent fort commodément aux lubies de ceux qui s’en font les chantres.

En fait, quelques minutes de réflexion permettent de comprendre que ce qu’on présente comme de la justice sociale n’est très généralement qu’une agitation de surface qui est parée de vertus variables mais n’apparaît qu’à la suite de progrès technologiques palpables, bien mesurables et bien définis, eux. Or, ce sont clairement ces progrès technologiques qui apportent plus de justice et de liberté en quelques années qu’aucune agitation sociale ne le permet, même dans des temps beaucoup plus longs.

On pourrait illustrer de nombreux exemples.

Ainsi, la baisse du coût d’engagement (dans un conflit) est intéressante à étudier.

La démocratie et son corollaire indispensable, la liberté d’expression, c’est-à-dire essentiellement la capacité des individus à émettre une opinion indépendante du pouvoir, ne se sont réellement répandus qu’à mesure que ces individus devenaient progressivement plus autonomes et surtout plus capables de répondre en force à celle des hommes de pouvoir.

Essentiellement, l’apparition des canons rayés a beaucoup participé de ce changement : avant ceux-ci, le pouvoir appartient à celui qui est capable de monter une armée de chevaliers – coûteux à former et à équiper. Les armures et cuirasses protègent suffisamment bien (ou pas trop mal) des balles jusqu’au moment où, grâce aux canons rayés, ce procédé ne marche plus : avec une formation minimale et des canons rayés bon marchés, un soldat moyen peut tuer un chevalier et sa monture pour le coût de deux balles. Les révolutions françaises et américaines sont d’ailleurs une illustration marquante de ce changement qui a du reste parcouru, parfois moins violemment ailleurs, le XVIIIe siècle.

Il va de soi que les raisons des révolutions sont complexes et nombreuses, mais dans celles-ci, la démocratisation des canons rayés a joué un rôle, en abaissant le coût d’engagement.

On peut imaginer que l’arrivée de drones peu coûteux, de la capacité de faire des armes bactériologiques pour des coûts moindres, de mener des cyberattaques étendues et profondes avec cependant des moyens très limités continuera de modifier durablement le rapport de force entre les individus et groupes de faible taille d’un côté et les gouvernements de l’autre : pour les premiers, le passage à l’échelle n’est pas insurmontable pendant que les seconds s’épuisent vite (humainement et financièrement) à contrer des menaces de plus en plus fines, précises et multiples.

Un autre exemple peut être vu dans les révolutions industrielles et médicales qui ont largement modifié les rapports sociaux entre hommes et femmes.

Dans les sociétés occidentales, l’accès des femmes à l’autonomie doit beaucoup à l’apparition des appareils ménagers, exemple type de progrès technologiques qui ont durablement modifié l’organisation sociale. Que ces femmes puissent depuis plusieurs décennies accéder à l’emploi salarié doit beaucoup à la révolution industrielle et au fait que la production n’est plus d’abord une question de force physique. Grâce à cela, les femmes peuvent participer à l’identique sur des tâches auparavant réservées aux hommes. L’extension de la féminisation à toutes les professions a été la conséquence directe de ces bouleversements technologiques.

De même, on peut raisonnablement argumenter que le féminisme moderne doit beaucoup plus à la maîtrise médicale et chimique des hormones qu’aux agitations des suffragettes ou aux longs discours et aux éditos enflammés de passionarias politiciennes.

Enfin, le rapport entre les politiciens, les médias et les individus change plus vite et de façon plus profonde grâce aux technologies modernes de l’information que par les mouvements d’activistes ou le travail effectif des politiciens : avec internet et les téléphones portables, le coût d’accès de l’information s’est fortement réduit ces trente dernières années, et cette érosion s’est accompagnée de celle du pouvoir des médias et de la propagande poussée par les politiciens. Non seulement, “internet n’oublie jamais” mais en plus, il y est particulièrement compliqué d’empêcher l’information de sortir (et les quatre dernières années sont un exemple flagrant que même des milliards de dollars mobilisés pour faire taire des dissidents et étouffer des informations pertinentes n’y parviennent pas).

Cet abaissement du coût d’accès à l’information a d’ailleurs entraîné une telle production d’informations de tous types que la guerre pour l’occupation du temps de cerveau (mené par les élites, les agences de communication et les politiciens) s’est déplacée vers l’analyse pertinente de ces informations : si le traitement et le tri de ces informations est encore coûteux, l’actuel développement de l’intelligence artificielle promet des bouleversements si profonds et si rapides que personne ne pourra s’y préparer. Les soubresauts actuels des gouvernements pour tenter de museler l’accès à l’information sont du reste une belle démonstration de la volonté de ces derniers de ne rien lâcher du pouvoir qu’ils détiennent jusqu’à présent. Tout indique qu’ils n’y parviendront pas.

Et tant qu’à parler de révolution numérique, difficile de passer à côté de celle de la monnaie, initiée par Bitcoin : là encore, l’opposition de plus en plus franche des gouvernements à cette invention indique assez bien où se situe la perte de pouvoir.

Ces changements géopolitiques, sociétaux, politiques et monétaires mêmes sont des conséquences directes de ces révolutions technologiques.

Et dans ce cadre, ce ne sont pas les Greta Thunberg de ce monde qui les ont provoquées, loin s’en faut. Greta et les autres nigauds qui se collent une main au bitume pour faire passer leur spleen mal digéré ne servent concrètement à rien d’autre – dans le meilleur des cas – que réclamer une officialisation de tendances déjà présentes. Pour Greta, elle s’excite alors que la lutte contre la pollution est largement prise en compte dans les pays riches, suivis par tous les autres pays en voie de développement, encore plus rapidement et sans même passer par les étapes intermédiaires que l’Occident aura subies – on peut illustrer avec le cas des téléphones mobiles qui se déploient sans avoir vu se multiplier les lignes fixes et la paire cuivrée…

Comparé à un réacteur nucléaire, Greta ne sert à rien, elle encombre.

Mais au-delà de ces exemples qui montrent que la justice sociale n’est, au mieux, qu’un parement sociologique sur des révolutions technologiques, il faut comprendre que cette justice sociale, même lorsqu’elle est décrétée et imposée par la force, … ne tient pas.

En effet, la plus grande expérience de “justice sociale” qui fut menée, en grandeur réelle, et en utilisant la force s’est soldée par un échec total : la Chine de Mao, ou l’Union soviétique de Staline avaient ainsi décidé d’un véritablement renversement des classes sociales, cherchant une “justice sociale” dans la dictature du prolétariat.

À chaque fois, des millions d’individus furent purement et simplement éliminés, pour permettre à d’autres de prendre leur place. La révolution culturelle fut l’un des efforts d’égalisation des richesses les plus extrêmes de toute l’histoire de l’humanité : plus de 43 % de tous les biens fonciers ont été transférés à d’autres avec pour objectif explicite d’éliminer les différences de revenus et de richesses entre les riches et les pauvres.

L’idée était de s’assurer que l’élite ne pourrait pas transmettre son statut aux générations futures, y compris à l’université où l’admition au mérite fut massivement remise en cause.

Ce fut un échec complet : les bouleversements entraînèrent la famine, et imposèrent, par réalisme, un arrêt rapide des mesures autoritaires. Les conditions égalitaires extrêmes s’assouplirent et l’admission à l’université redevint fondée sur le mérite. La Chine de nos jours présente une organisation sociale similaire à celle d’avant la Révolution…

De façon intéressante, on a pu observer un phénomène semblable en Union soviétique : bien qu’ayant subi les purges et le goulag, les descendants des élites de l’époque sont malgré tout plus éduqués que leurs pairs d’aujourd’hui. On pourra lire avec profit un récent article consacré à la question qui montre sans ambiguïté que l’ingéniérie sociale massive ne marche pas.

La conclusion est définitive : la justice sociale n’existe pas. Il n’y a que le progrès technologique.

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H. Seize

H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.

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