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La macroéconomie ? Sauve qui peut.

Georges Lane Publié le 09 juin 2010
2573 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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L’école de pensée économique, aujourd’hui majoritaire, voudrait que s’imposât une bonne fois pour toutes son approche de l'économie, à savoir la macroéconomie, en dépit de ses conséquences calamiteuses dont le morceau de choix est la politique économique. A l’occasion du nouveau millénaire, il y a donc dix ans, il y avait eu pourtant un consensus dans les rétrospectives à son sujet pour dénoncer le chemin parcouru depuis la décennie 1930, décennie de sa naissance, et reconnaître sinon sa faillite, au moins ses insuffisances, voire les énigmes de la macroéconomie ouverte ou internationale (cf. Obstfeld et Rogoff, 2000) I. Qu'est-ce que la macroéconomie ? La macroéconomie, c’est, en particulier, l’intervention des hommes de l’Etat dans l’économie, d'abord dans un cadre national, au travers de ressources que ses auteurs diront « prélevées » aux gens propriétaires ou créateurs d’icelles-ci et des dépenses en les mêmes pour atteindre l’objectif qu'ils avancent d’un bien être amélioré (plein emploi, croissance, développement). Face à cela, des économistes ont réagi dès le départ, mais ils n’ont pas été écoutés : cf. par exemple sur ce blog le billet intitulé Les banques : interfaces et artefacts. Il y a eu des critiques et, en particulier, en France, celles de Jacques Rueff. D'une façon générale, les économistes ont adopté deux grandes attitudes face aux choix des hommes de l'Etat, choix dénommés aussi "politiques". Les uns, chacun à sa façon, ont essayé de persuader le législateur et les hommes de l'Etat qu'ils faisaient des erreurs et qu'ils feraient mieux de les écouter s'ils voulaient vraiment défendre l'intérêt national : ce sont les écoles de pensée monétaristes ou (néo) keynésiennes. Les autres ont condamné les réglementations étatiques pour leur aveuglement et pour les effets économiques nécessairement néfastes qu'elles auraient. Ludwig von Mises, Friedrich von Hayek et la plupart des économistes de l'école de pensée autrichienne refusaient toutes les réglementations, Rueff acceptait une partie d'entre elles. Pour rester en France, il convient de souligner qu'à l'occasion de ses travaux de 1959-60 sur "les obstacles à l'expansion économique" que le gouvernement de l'époque lui avait demandé de mener, Jacques Rueff n'hésitera pas à dire qu'il regrettait que le marché du crédit – compartiment du marché de la finance - ne fût pas entré dans le périmètre de l'économie qu'il devait étudier et qu'il ne pût ainsi faire part des obstacles qui hérissaient et entravaient ce marché. Il a aussi expliqué pourquoi. Implicitement, le choix du gouvernement de l'époque avait eu pour fondement un fondement idéologique – le marché du crédit était chasse gardée de la Banque de France et le resterait -, mais on ne peut exclure qu'il y avait aussi une absence de culture économique. Il faut aussi savoir que les travaux de Jacques Rueff ont été mis de côté dans l'enseignement de la science économique en France tant sur ce sujet que sur d'autres. Et pendant longtemps, des travaux approchants comme ceux de Friedman et des monétaristes ont subi le sort de ceux de Rueff. Les travaux de l'Ecole autrichienne continuent, quant à eux, à supporter le sort. Dans le pire des cas, y ont été et y sont préférées les élucubrations des théories marxiste ou marxienne – "the most dangerous of Marxian students was Keynes" selon Ludwig von Mises -, dans le moins mauvais, les obscurités et erreurs des arguments de Keynes et des keynésiens, puis des néo keynésiens – en particulier sur la monnaie et les prix -, cf. par exemple : * Jacques Rueff : "The Fallacies of Lord Keynes’ General Theory" ou "La fin de l'ère keynésienne" ; * Etienne Mantoux : "La Théorie générale de M. Keynes" ; * Friedrich von Hayek : "The Economics of Abundance" ; * Friedrich von Hayek : "La critique autrichienne" ; * Murray Rothbard : Le “multiplicateur” keynésien ; * Ludwig von Mises : Stones into bread: The Keynesian Miracle . * Albert Hahn [Preface to Common Sense E...
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