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La Mauvaise Herbe

Actualité de la Crise Publié le 15 novembre 2009
2019 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Est-il possible de réguler le système financier ? Poser la question ainsi, c’est déjà faire un choix. Réguler ou bien réglementer ? Le premier terme s’est imposé dans le langage courant, traduisant une certaine ambiguïté à propos de la nature des mesures qui devraient être prises. Exprimant même une préférence implicite en faveur d’un mécanisme de contrôle, d’un réglage du fonctionnement de la finance. Et non pas de l’établissement d’un ensemble de règles visant à strictement l’encadrer. En effet, la régulation vise à instaurer un équilibre, la réglementation assujettit à des contraintes. Le distinguo, il est vrai, peut apparaître superflu, car il semble que ni l’une ni l’autre ne puissent véritablement intervenir. Alors, à quoi bon ! Mais il a le mérite d’éviter de se perdre dans les arcanes d’un ouvrage sans cesse remis sur la métier parce que sans cesse défectueux, comme si sa réalisation, la régulation du système financier, était une mission impossible. Or, nous y sommes bel et bien plongés dans ce dédale et devons faire appel à chaque instant à ce fameux diable qui gère les détails, dans lesquels il contribue à nous perdre et à nous embrouiller. Un diable qui, a bien le regarder, n’est qu’une créature au service de ses maîtres de la finance. Plus on avance dans la compréhension des produits et des mécanismes complexes qu’il faudrait encadrer, plus on comprend que la tâche est illusoire. Pour reprendre une image déjà employée, plus on doit admettre que le sarcophage aura inévitablement des trous et ne remplira donc pas son office. Deux attitudes contradictoires peuvent alors en découler. Soit accepter cette imperfection par avance, et en tirer comme conséquence qu’il faut se préparer dès maintenant à de nouvelles crises (qui sont donc dans la nature des choses), soit en venir à l’idée qu’il faut être radical, et mettre à plat un système en folie pour mieux le détruire. Rapporté au problème qui suscite actuellement beaucoup de discussions : comment gérer la question des TBTF (ces institutions que l’on ne peut pas laisser couler, car elles nous entraîneraient au fond avec elles), qu’est-ce que cela signifie ? Que la séparation entre banques de dépôts et d’investissement, aussi radicale qu’elle puisse paraître (et aussi improbable que son adoption semble pouvoir être), est une fausse piste. Car si elle semble protéger la partie saine de l’activité financière de celle qui décidément ne pourra jamais l’être, elle admet que le casino puisse rester ouvert, comme une sorte de cirque réservé au divertissement des riches, où ils entreraient à leurs risques et périls. Ce serait, si l’on suivait cette voie, faire la part du feu au lieu de l’empêcher de prendre. Un avatar de la régulation systémique qui s’inspire toujours de la même idée de base : il n’est pas possible d’empêcher les départs de feu. Pourquoi donc ? On ne sait pas. L’actualité, toujours aussi généreuse et prodigue, offre matière à illustrer et commenter cette problématique. Que vient-on en effet d’apprendre coup sur coup ? Que le marché de l’ensemble des produits dérivés se redresse, selon la Banque des règlements internati...
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