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La monnaie moderne : une étude de la confiance et de la crise

Jesse Publié le 12 avril 2013
1573 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Le Café Américain

Les politiques qui pensent qu’il n’y a aucun risque qu’une taxation comme celle qui a été imposée aux Chypriotes ne modifie les comportements des citoyens des autres pays d’Europe ne comprennent pas l’étendue de ce qui est en jeu. Les graines du doute ont été plantées. Pourquoi un épargnant qui ne tire aucun intérêt de ses dépôts bancaires et risque même de se les voir confisquer devrait-il conserver son épargne sur un compte en banque ? Les transactions électroniques sont bien évidemment pratiques, mais les gens peuvent rapidement modifier leur comportement. Pour résumer, il y a maintenant une prime de 10% sur le cash caché sous un matelas. « 'Faire payer les petits épargnants est très dangereux. Une telle décision fera trembler la confiance des déposants sur tout le continent. Les citoyens Européens savent qu’ils ont aujourd’hui à craindre pour leur monnaie. Les Espagnols, les Italiens et les Portugais ne présentent peut-être pas encore de signes de panique bancaire, mais aussitôt que la crise s’intensifiera dans n’importe quel pays de la zone Euro, les consommateurs des banques se souviendront de Chypre. Ils retireront leur épargne des banques, et la crise rugira de plus belle ». Peter Bofinger, 'Europe's Citizens Now Have to Fear for Their Money,' Der Spiegel, 18 mars 2013 La monnaie moderne est un jeu de confiance, un arrangement basé simplement sur la perception d’une valeur fondée sur le risque de contrepartie. Cela paraît assez simple, mais ce qui est assez surprenant est la manière dont les gens comprennent ce système. C’est ce que l’on appelle l’illusion du familier. Nous sommes tant habitués à utiliser la monnaie dans la vie de tous les jours que nous ne réfléchissons jamais à ce qu’elle est vraiment. Elle nous paraît immuable et durable. Nous oublions que la monnaie, comme une majeure partie de la société, est créée par l’Homme. Elle est une construction artificielle basée sur une série d’accords. Et de temps à autres, ces accords sont passés par la force, comme le sont les punitions appliquées à ceux qui enfreignent la loi, bien qu’ils ne soient pas équipés pour faire face à un refus général de la société de s’y soumettre. C’est bien entendu là la base même du pouvoir de la désobéissance civile, et la raison pour laquelle les autocraties sont si sensibles aux manifestations citoyennes. Le président Chypriote, Nicos Anastasiades, n’a pas accepté le premie...
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