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La montée de la droite canadienne

Martin Masse Publié le 13 mai 2000
1792 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

Les changements de paradigme dominant prennent du temps à s'effectuer en politique. Ça fait 20 ans déjà que les gauchistes et les centristes mous sont sur la défensive au Canada et qu'ils nous mettent en garde contre une terrible « montée de la droite » qui ramènerait la barbarie et le « capitalisme sauvage ». Ce sont pourtant encore des australopithèques libéraux qui nous gouvernent et qui saupoudrent les fonds publics de façon éhontée sur tout ce qui bouge au pays. En 1993, le Parti réformiste est devenu, quelques années seulement après sa fondation, le deuxième en importance au Canada anglais. Son programme proposait enfin une alternative radicale au consensus interventionniste canadien, maintenu aussi bien par les conservateurs que par les libéraux. Comme formation issue de l'Ouest et porteuse du ressentiment répandu dans cette région envers la domination du Canada central, le bilinguisme imposé et les magouilles constitutionnelles pour apaiser le nationalisme québécois, il gardait une image extrêmement négative ici, mais allait tout de même ouvrir un bureau montréalais une année plus tard. Son chef Preston Manning promettait d'apprendre enfin le français et de se mettre à l'écoute du reste du pays. Et la vision décentralisatrice des réformistes offrait une voie de sortie alternative après la défaite référendaire de 1995. Comme on le sait, cet élan s'est brisé lors de l'élection de 1997, même si les réformistes sont alors devenus l'Opposition officielle à la Chambre des Communes. Conservateurs et réformistes ont une nouvelle fois divisé le vote de droite, la stratégie du parti envers le Québec s'est avérée désastreuse (voir LE PARTI RÉFORMISTE VS LE QUÉBEC, le QL, no 13), et on pouvait s'attendre il y a encore quelques mois à ce que les libéraux affrontent encore une fois une opposition divisée et reviennent au pouvoir pour un troisième mandat aux élections qui viendront probablement d'ici un an. La transformation – essentiellement symbolique – du Parti réformiste en Alliance canadienne il y a deux mois, et surtout le déclenchement subséquent d'une course à la chefferie, sont toutefois venus tout bouleverser et ont relancé l'élan du mouvement créé à Vancouver en 1987. Comme je l'ai écrit à quelques reprises, seul le départ de Preston Manning et de la clique qui l'entoure pouvait provoquer ce déblocage. C'est, espérons-le, arrivé. Sommes-nous finalement à la veille d'une transition majeure dans la politique canadienne? Joe n'est plus dans le portrait Preston Manning jouit encore d'un fort appui chez les réformistes de la première heure et il est trop tôt pour le donner perdant lorsque les votes seront comptés le 24 juin. Mais les candidatures du ministre albertain des Finances Stockwell Day et de l'organisateur ontarien Tom Long sont en v...
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