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La nouvelle promesse du capitalisme financier

Paul Jorion Publié le 20 août 2010
1879 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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De rebondissements en rebondissements, la crise apparaît aujourd’hui sans fard dans son déroulement, qui se prolonge et permet d’en analyser la poursuite. L’écroulement d’une montagne de crédits dans l’immobilier américain – financée en application d’une martingale étonnante de crédulité – a entraîné dans une impressionnante chute le système financier privé, en raison de l’enchevêtrement des engagements réciproques en son sein, contribuant à son opacité. Mettant ensuite à mal les finances des États qui sont intervenus – en socialisant la dette privée – pour l’endiguer et en combattre les effets. L’ensemble alimente la poursuite d’une sourde crise financière combinée de la dette privée et publique, ainsi qu’une profonde crise économique et sociale chronique dans les pays occidentaux, les deux s’alimentant réciproquement. Les faits sont là, reste à en tirer les conséquences. Avec le recul, il n’est pas abusif d’analyser la crise que connait le capitalisme financier comme étant en particulier celle d’un sévère blocage de la machine à faire de la dette, l’un de ses piliers. Une machine dont le champ d’action s’était considérablement élargi au fil des décennies, en raison de trois phénomènes. En premier lieu, la nécessité d’alimenter la consommation, principal moteur de la croissance économique, alors que la distribution de la richesse née de l’accroissement de la productivité penchait résolument en faveur de la rente au détriment du revenu salarial, et qu’il fallait lui trouver un substitut. En second, afin de répondre aux besoins de financement de pans entiers de l’appareil productif, résultant d’une insuffisance chronique de fonds propres, devenu dans l’incapacité de satisfaire aux exigences de rendement de capitaux préférant s’investir dans une activité financière nettement plus lucrative. En dernier, pour financer les États engagés dans une politique générale de défiscalisation, afin de parachever l’édifice et de satisfaire le marché, ce Moloch des temps modernes. Par un retournement de situation dont on voit les effets, les particuliers et les entreprises sont ainsi devenus – dans l’exercice de leur activité économique – non plus les bénéficiaires supposés de l’activité financière, mais leur vache à lait. L’encours de la dette sous toutes ses formes et pour tous ses destinataires augmentant considérablement, et avec elles les intérêts perçus par les investisseurs, les fameux marchés. Intérêts aussitôt réinvestis dans la spéculation financière. L’histoire, toutefois, ne s’est pas arrêtée là. Une fois la demande créée par ce que l’on a dénommé la financiarisation de l’activité économique, il a fallu y répondre. Or les établissements financiers étaient soumis à des règles et des ratios prudentiels, plus ou moins clairement établis et bien respectés. Ils ont été résolument contournés, au mépris de toute prudence, afin que les engagements des établissements puissent dépasser les limites de ce que leurs fonds propres les autorisai...
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