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Les « opérations de refinancement » de la BNS peuvent-elles exposer l’ensemble du système bancaire suisse aux aléas de la finance spéculative européenne? Les too-big-to-fail sont-elles les seules concernées ? Eh bien non. Certaines déclarations du directeur de la Banque cantonale vaudoise (BCV*) nous ont incité à nous pencher sur les comptes de cet établissement de taille moyenne.
Dans une interview accordée au Temps en début d’année 2017, le directeur de la Banque cantonale vaudoise (BCV) détaillait la manière dont son établissement prélevait des intérêts négatifs sur les avoirs de « certains clients »… à commencer par le canton de Vaud lui-même !
Fait intéressant, ces ponctions étaient soumises à certaines « règles personnalisées », la BCV ayant décidé de conduire une « étude de chaque cas particulier » tenant compte de « son historique, son volume d’affaires avec la banque, etc.
En clair : la BCV était libre d’imposer des intérêts négatifs à la tête du client. Cet exposé d’une grande franchise était complété par une affirmation-choc, destinée à justifier ces prélèvements quelque peu arbitraires :
« Chaque franc qui rentre nous coûte de l’argent, puisque l’on paie 0,75% d’intérêts à la BNS. »
Une manière rapide de présenter les choses!
Une brève mise au point sur le prélèvement de l’intérêt négatif
Comme elle l’explique en effet elle-même très clairement, la Banque nationale ne prélève pas ses fameux intérêts négatifs sur « chaque franc qui rentre » à la BCV, mais uniquement sur les avoirs en compte de virement que cette banque a décidé de déposer auprès d’elle.
En outre, la BCV est exonérée de tout prélèvement de l’intérêt négatif jusqu’à concurrence d’environ 20 fois (!) le montant des réserves minimales légales qu’elle doit détenir auprès de la Banque nationale… (1)
Il est donc évident que la BCV ne doit pas payer d’intérêts négatifs à la BNS sur l’intégralité des dépôts de sa clientèle – loin s’en faut !
Par ailleurs, n’est-ce pas la direction de la BCV elle-même qui a décidé d’accumuler à la BNS des montants très supérieurs à ceux exigés par la loi ? Est-il alors acceptable que la BCV fasse payer ses clients (dont le canton de Vaud, rappelons-le !) pour un choix aussi contestable ?
Les explications peu satisfaisantes présentées par Le Temps nous ont ainsi encouragé à nous intéresser d’un peu plus près à la politique d’investissement de la BCV. Et en particulier aux relations que cette banque cantonale entretient avec certains acteurs majeurs de la finance spéculative européenne.
Mais il nous faut avant tout constater la manière spectaculaire dont le bilan de la BCV a été restructuré au cours des dernières années.
Quand la BCV accumule des montagnes de liquidités à la BNS…
« Les liquidités, dont une immense partie est déposée auprès de la BNS, atteignent 7,5 milliards [de francs], contre 6,9 milliards un an plus tôt » (Le Temps)
Eh oui, à la fin décembre 2016, les liquidités de la BCV, « principalement détenues sous forme de comptes auprès de la BNS », représentaient ainsi pas moins de 17% de la valeur totale de son bilan !
A titre de comparaison, à la fin 2007, ces mêmes liquidités atteignaient en...
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