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La réduction des produits dérivés… enfin ! Mais insuffisant !

Charles Sannat Publié le 13 avril 2015
2277 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Au Coffre

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens ! Lorsque l’on parle de risque systémique, de crise, les produits dérivés ne sont jamais loin. Depuis la grande crise dite des « subprimes », plus de 7 années se sont écoulées et nous arrivons en fin de cycle de « reprise » et « d’expansion économique »… Oui, je sais, vous vous demandez où est passée la reprise. Vous vous demandez quelle croissance avons-nous eu pendant 7 ans. Eh bien nous n’avons pas vu grand-chose si ce n’est des injections massives de liquidités, de l’impression de monnaie, des plans de relance, l’augmentation presque exponentielle de la dette des États. Au bout de 7 ans, chaque nouveau mois nous rapproche de plus en plus d’une nouvelle crise inévitable pour la simple et bonne raison que l’économie est cyclique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, que se passerait-il en cas de crise financière importante et d’activation des produits dérivés qui ont joué un rôle déterminant pendant la précédente crise des subprimes ? C’est ce que nous allons essayer de voir aujourd’hui. Dis papa, c’est quoi un produit dérivé ? Un produit consiste en un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur, qui fixe des flux financiers futurs fondés sur ceux d’un actif sous-jacent, réel ou théorique… Oui, je sais, dit comme ça chaque mot pris individuellement est compréhensible mais l’ensemble est comme qui dirait un peu « opaque »… C’est normal. Prenons un exemple, car en fait, un produit dérivé c’est très simple et vieux comme le commerce. Imaginons un cultivateur de blé et un fabricant de pain (c’était déjà valable à l’époque des moulins à vent et des meuniers tu dors). Le paysan, pour qui « ça eu payé mais ça paye plus », aimerait bien avoir un acheteur pour son blé à un prix qui lui permettrait d’avoir la certitude de gagner sa vie. Or, il y a une incertitude. En effet, si la récolte est très abondante, les cours vont s’effondrer et le paysan pourrait ne rien gagner. Il est inquiet. Heureusement, en face, un grand fabricant de pain de mie a lui aussi besoin de pouvoir connaître le prix de son blé à l’avance, car il faut qu’il fasse son catalogue et qu’il soit en mesure de garantir un prix à la grande distribution par exemple. Pour lui aussi il y a une incertitude. En se mettant d’accord aujourd’hui sur le prix du blé qui n’a pas encore été semé et qui n’existe pas au moment où j’écris ces lignes, le paysan et le fabricant de pain vont conclure un contrat de gré à gré (appelé dans le jargon incompréhensible des grands financiers internationaux « contrat OTC ») qui va garantir aux deux parties un prix leur permettant de travailler sereinement. Vous avez sous les yeux ce que l’on appelle un produit dérivé. Plus précisément, dans la grande famille des produits dérivés, vous venez de conclure un « contrat à terme »… C’est très courant, et c’est économiquement fondamental car cela agit comme une « assurance ». Les produits dérivés permettent aux entreprises de tourner. Il ne faut pas croire que l’on puisse se passer des produits dérivés. Néanmoins, comme nous allons le voir, le problème qui se pose depuis quelques années c’est l’augmentation totalement hors de contrôle de ces engagements qui sont hors bilan pour les banques, qui cachent de plus en plus des opérations de spéculation économiquement inutiles et moralement parfaitement condamnables en faisant courir des risques faramineux à l’ensemble du système économique mondial. Quelques chiffres sur le marché des...
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