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La réforme projetée de l'attribution des HLM aura de nombreux effets pervers

Vincent Bénard Publié le 04 avril 2008
1735 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Objectif Liberté

Sous le titre provocateur de "Boutin veut bouter les classes moyennes hors des HLM", le Canard Enchaîné de la semaine dernière (26 mars) brocarde le projet gouvernemental d'autoriser les offices HLM a mettre fin aux locations des ménages dont les revenus ont "trop" progressé par rapport au seuil d'admission, en imposant aux OPHLM la mise en place de surloyers vraiment dissuasifs. Non sans un certain sens du paradoxe, l'hebdomadaire satirique, qui avait il y a quelques semaines dénoncé à juste titre la présence d'un Jean Paul Bolufer dans un logement "social" de 190m2 à prix massacré dans les plus beaux quartiers de Paris, dénonce maintenant une mesure qui risque d'exclure les classes moyennes du logement, battant en brèche le sacro-saint principe de Mixité sociale. Ceci dit, en fait de "classes moyennes", le couperet pourrait tomber sur des personnes gagnant à peine plus que le SMIC (lien). Ce qui en dit long sur la paupérisation des salariés dans le paradis socialiste français. Mais là n'est pas le coeur de mon propos du jour. Le projet gouvernemental peut au premier abord paraître sensé, mais ne réglera en aucun cas ni le problème de la pénurie de logements, ni celui du logement des plus pauvres, et risque d'augmenter la détresse d'une partie des classes "moyennes". Rappelons en quelques mots les données du problème (plus de détails ici): même si toutes les admissions dans les appartements HLM étaient décidées honnêtement (sans piston, sans passe droit, sans dessous de table) --- ce qui n'est sans doute pas le cas, mais admettons --- les revenus des locataires augmentent, et ceux ci se retrouvent avec des revenus supérieurs au plafond nécessaire pour entrer dans un HLM. Qu'à cela ne tienne, les gouvernements nécessaires ont prévu, pour éviter que des nouveaux locataires de HLM ne soient obligés de partir en moins de 12 mois, que le plafond légal pour un maintien dans les lieux sans surloyer soit supérieur de 40% au plafond d'admission. Or, la France salariée se paupérise, et la courbe des revenus y devient chaque année un peu plus plate si on excepte le dernier quintile de revenus. Aujourd'hui, 60% des salariés gagnent moins de 1,6 SMIC. Par conséquent, alors que les plafonds pour entrer dans un logement HLM sont assez bas, ceux pour s'y maintenir sans surloyer, peu supérieurs en termes absolus, englobent pratiquement 75% de la population. Accessoirement, même si un locataire se trouvait encore au dessus de cette limite, il n'aurait pas à s'en faire: les surloyers moyens, votés par les conseils d'administration où siègent des élus locaux généralement très sensibles à l'électorat moyen supérieur, sont souvent très inférieurs à la différence réelle de loyer entre le secteur subventionné et le secteur libre (cette différence es...
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