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La reprise ? Quelle reprise ?

Vincent Bénard Publié le 27 août 2009
2340 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Objectif Liberté

La presse le claironne à tous les vents, "la reprise semble s’amorcer". Certes, c’est une reprise timide, "il faut être prudent", mais enfin, la chute du chômage s’est ralentie et le chiffre de la croissance en juillet s’est révélé légèrement positif, ce qui suffit à redonner aux analystes l’espoir d’une sortie de crise, peu spectaculaire, mais régulière. De surcroît, le même phénomène est observable outre Atlantique : fort ralentissement apparent de la dégringolade de l’emploi, chiffres de croissance à nouveau très légèrement positifs, reprise très légère des ventes de maisons. Ben Bernanke lui même claironne que la sortie de crise est pour 2010. J'y reviendrai en fin de note. Et puis, il y a les marchés, en superforme depuis leur point bas de Mars 2009. Le CAC40, pour ne parler que de lui, a pris 43% au 24 Août, effaçant la moitié des pertes subies depuis Août 2008. N’est-ce pas la preuve que les agents économiques retrouvent la confiance ? Après tout, la croyance selon laquelle les marchés financiers « anticiperaient » l'état réel de l'économie est bien ancrée. Il y aurait beaucoup à dire sur cette croyance, ce sera pour une autre fois. Je voudrais, je voudrais tant qu’ils aient raison. La crise fait et fera souffrir tant de monde que nous voudrions tous en sortir vite. Mais je n’en crois rien. La « reprise américaine » est purement factice, et un nouveau plongeon me paraît inévitable. Et les maux de l'Europe ne sont pas différents. Deuxième vague de crédits « explosifs » aux USA Je vous ai déjà parlé (ici et là, une synthèse est également accessible sur lepost) des échéances très dures qui attendent les banques américaines à partir de la rentrée : de nombreux crédits hypothécaires particuliers et commerciaux vont atteindre leur date de réajustement contractuel, c'est-à-dire de fin de remboursement des seuls intérêts (en général) ou de fin des taux d’appel « discount », entre fin 2009 et 2012. Ces réajustements devraient provoquer une nouvelle vague de faillites d’emprunteurs, sachant que les plans divers d’aides aux emprunteurs en difficulté, ainsi que la pratique largement répandue du "recourse loan", c'est-à-dire du prêt ou l’abandon de la maison financer à crédit solde le compte de l’emprunteur vis-à-vis de la banque, incitent un nombre croissant d’emprunteurs à « planter » leur banque même s’ils peuvent faire face aux échéances. Au moins un quart des défaillances d'emprunteurs sont le fait de gens qui « jouent » avec les failles du système (the economist). J’ai oublié de mentionner, à l’ époque, une autre bombe à retardement financière qui menace l’économie américaine (et aussi européenne, d'ailleurs) : la bulle des LBO, Leverage Buy Out, ces rachats d’entreprises financés à coup de crédit par des fonds d’investissement aujourd’hui incapables de payer leurs échéances, vu que la valeur et les résultats des sociétés rachetées ont plongé. Encore des pertes, qui s'ajoutent à tous les autres pertes sur les autres types de crédit octroyés par les banques... Or, tout porte à croire que les banques ne sont pas en mesure de passer sans encombre ce deuxième cyclone financier. Comme je l'ai déjà écrit, la question est de savoir d'une part quelle est la part d'actifs douteux déjà rachetés aux banques par le plan TARP et par la FED, d'autre part quelle est l'importance des actifs toxiques encore dans les comptes des banques, et à quelle valeur ces actifs sont comptés, réelle ou fantasmée. Tout indique que les réponses à toutes ces questions sont peu rassurantes. Les grandes banques affichent des prof...
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