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La sortie de l’euro n’est pas un projet mais la conséquence d’un projet !

Charles Sannat Publié le 04 novembre 2013
3242 mots - Temps de lecture : 8 - 12 minutes
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AuCoffre

Mes chères contrariées, mes chers contrariens ! J’ai dit et répété ces dernières semaines que la sortie de l’euro ne constituait pas une recette miracle et une solution à tous nos problèmes économiques. N’imaginez pas que je sois en train de défendre la monnaie unique. Je souhaitais donc prendre le temps de partager avec l’ensemble des lecteurs du Contrarien ces réflexions sur l’euro afin de faire comprendre mon point de vue sur le fait que sortir de l’euro n’est pas un projet politique en soi, mais que la sortie de l’euro doit être la conséquence d’un projet politique fort, ambitieux et courageux. Une sortie que nous qualifierons de « sèche » de l’euro serait d’une utilité économique marginale et, dans un tel cadre d’ailleurs, une sortie de l’euro pourrait avoir plus d’inconvénients que d’avantages et c’est assez logique puisque la crise que nous traversons est multifactorielle. Ne répondre à cette crise que par une réponse monétaire sans répondre aux autres problèmes économiques serait une erreur qui pourrait nous faire payer bien cher un retour pourtant souhaitable à notre monnaie nationale. La sortie de l’euro doit être la conséquence logique, une forme d’aboutissement d’une grande politique économique globale. La monétisation pure et simple n’est pas la solution. En revanche, dans le cadre d’une politique économique repensée, elle peut avoir sa place en plus de réformes structurelles afin de pouvoir donner des marges de manœuvres économiques. Avant d’aller plus loin dans la réflexion, je souhaitais revenir sur la dernière intervention de notre DSK national puisque ses propos sonnent le glas justement de cette aventure européenne à l’échec retentissant dont l’euro n’est qu’une des composantes bien qu’elle soit, et de loin, la plus visible. Zone euro : le scénario "cauchemardesque" de DSK C’est un article du Point (dont vous avez le lien ci-dessous) qui se fait écho d'une conférence à Séoul où l'ancien directeur du FMI a prédit « des troubles sociaux, puis des menaces contre la démocratie » en raison de la crise. Dominique Strauss-Kahn a tiré à boulets rouges sur les dirigeants européens en dressant un réquisitoire cinglant « contre la stratégie de l'Eurozone qui mène le Vieux Continent tout droit à un cauchemar ». « La faible croissance va conduire à des troubles sociaux, puis à des menaces contre la démocratie. » Pour lui, « les timides signaux favorables entrevus en Europe depuis l'été sont illusoires. Personne ne peut croire à cette image rose bonbon. Nous allons avoir une faible croissance qui ne crée pas d'emplois, pendant de longues années, jusqu'à ce que cela crée des problèmes sociaux et politiques ». « Les dirigeants européens se cachent tous derrière la BCE pour camoufler leur inaction. » Bref, lors de cette conférence, DSK a brossé un tableau plus que sombre de l’avenir européen. Je suis parfaitement d’accord avec les analyses de DSK sur ce scénario cauchemardesque qui attend une Europe engluée dans une rigueur élevée au rang de grande stratégie alors que la rigueur n’est pas une fin en soi et que, très clairement, nous constatons qu’elle est profondément déflationniste. En Grèce, en moyenne, en cinq ans, les Grecs ont perdu plus de 40 % de pouvoir d’achat. Appliquez ce chiffre à vos revenus. Imaginez que le coût de la vie soit constant (alors qu’en réalité, il augmente), et diminuez vos revenus de 40 %... Parce que c’est exactement l’avenir qui nous attend avec cette Europe, cette politique et cette monnaie. Définir un projet politique national et européen Encore une fois, sortir de l’euro n’est pas un projet, car un projet n’est pas juste de jouer que sur un paramètre de nos problèmes mais sur le plus grand nombre. Définir un projet, c’est définir une stratégie globale dans laquelle la sortie de l’euro peut être et doit être envisagée comme l’un des éléments nécessaires mais pas suffisant. Je vous livre quelques questions que l’on doit se poser pour accompagner une telle décision et qui sont des sujets complémentaires. La position de la France à l’égard de la mondialisation et de la fiscalité Si nous sortons de l’euro, doit-on sortir de l’OMC ? Doit-on rétablir les frontières ? Doit-on se lancer dans une politique protectionniste ? Oui ? Alors cela aura comme corollaire des pénuries de biens de consommations courantes comme les PC, les tablettes les smartphones, ou des paires de chaussures sans parler du textile… que nous finirons bien par reproduire nous-mêmes (souvenez-vous de la qualité d’appareils comme Sagem ou Alcatel… pas vraiment sexy !), mais pas avant une longue période de pénurie, et encore faudra-t-il réussir à se faire livrer les matières premières nécessaires… surtout si nous payons en monnaie de singe n’inspirant pas confiance. Conclusion ? Simple. Sortir de l’euro est la conséquence logique d’une politique globale suscitant l’adhésion populaire et celle de nos grands partenaires internationaux. Les autres doivent comprendre pourquoi nous faisons cela, dans quel objectif, dan...
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