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La stabilisation des prix

Henry Hazlitt Extrait des Archives : publié le 31 octobre 2012
2634 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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Henry Hazlitt.

Les expériences tentées pour faire monter les prix de certains produits au-dessus de leur cours normal ont si souvent connu l'insuccès, insuccès total et flagrant, que leurs auteurs, tout autant que les bureaucrates qu'ils gagnent à leur cause, avouent rarement leurs buts. Ceux qu'ils déclarent ouvertement, surtout quand ils proposent une intervention de l'État, sont d'ordinaire plus modestes ou plus plausibles. Ils n'ont aucunement l'intention, disent-ils, de faire monter le prix de tel produit et de l'y maintenir au-dessus de son cours réel. Cela serait bien mal traiter les consommateurs. Mais ce produit est actuellement vendu nettement au-dessous de son prix de revient. Le producteur ne peut gagner sa vie et, pour le sauver de la faillite, il faut agir vite. Ou alors ce produit se raréfiera et les consommateurs devront payer des prix exorbitants pour se le procurer. La bonne affaire qu'ils ont l'air de faire aujourd'hui finira par leur coûter très cher. Car le « bas prix temporaire » d'aujourd'hui ne peut durer. Mais nous ne pouvons nous permettre d'attendre pour remédier à cette situation que les prétendues forces naturelles du marché ou que l'aveugle loi de l'offre et de la demande se mettent en mouvement. Car dans l'intervalle nous serons dans la disette. Il faut que le Gouvernement agisse. Tout ce que nous demandons, c'est qu'on empêche ces fluctuations violentes et absurdes des prix. Nous ne cherchons pas à faire hausser les prix, mais seulement à les stabiliser. A cette fin on propose plusieurs méthodes. La plus répandue consiste à demander des prêts gouvernementaux aux agriculteurs pour leur permettre de conserver leurs récoltes et de ne pas les offrir au marché. On développe devant le Congrès des arguments qui paraissent très raisonnables à l'ensemble des auditeurs. On leur explique que la totalité de la récolte est apportée sur le marché, dès la moisson, au moment même où les cours sont le plus bas ; les intermédiaires en profitent pour l'acheter, la stocker, et pour tenir ensuite les cours très hauts lorsque les denrées se font plus rares. Ce sont donc les premiers qui y perdent, alors qu'il serait préférable que ce soit eux plutôt que les spéculateurs qui profitent de cours moyens plus avantageux. Ni la théorie économique ni les faits n'ont jamais confirmé ce raisonnement. Les spéculateurs tant décriés ne sont pas les ennemis du cultivateur, ils sont au contraire indispensables à sa prospérité. Les cours des prix agricoles sont sujets à fluctuations, il faut bien que quelqu'un en prenne le risque et, en fait, à notre époque, ce sont surtout les spéculateurs professionnels qui s'en sont chargés. En général, plus leurs actes sont conformes à leur propre intérêt de spéculateurs, plus ils aident le fermier. Car les spéculateurs servent d'autant mieux leur propre intérêt qu'ils ont été plus capables de prévoir les fluctuations des cours. Mais les fluctuations sont d'autant plus faibles et d'autant moins amples qu'ils ont été plus habiles à les prévoir. Même si les fermiers étaient obligés de jeter la totalité de leur récolte sur le marché d'un seul coup, en un seul mois de l'année, le prix du blé pendant ce mois ne serait pas forcément au-dessous de celui de tout autre mois (sauf toutefois les frais de stockage). Car, en effet, les spéculateurs achèteraient à ce moment la majeure partie de la récolte, avec l'espoir de réaliser un gros bénéfice. Ils continueraient d'acheter jusqu'au moment où le prix devenu trop élevé ne leur laisserait plus aucune perspective de bénéfices. Et ils vendraient chaque fois qu'ils apercevraient l'éventualité d'une perte probable. Le prix de la récolte se trouverait ainsi stabilisé tout au long de l'année. C'est précisément parce qu'il existe des intermédiaires qui assument ces risques que les cultivateurs et les meuniers sont dispensés de les prendre. Ils sont ainsi à l'abri des fluctuations des cours sur le marché. Par conséquent, dans des conditions normales, si les intermédiaires font bien leur métier, les bénéfices réalisés par le fermier ou le meunier ne dépen...
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