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La transparence réservée à la théorie et l’opacité à la pratique

Paul Jorion Publié le 24 novembre 2009
1626 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Les banques, encore les banques !… Quand elles ne soulèvent pas l’indignation en raison des résultats qu’elles annoncent ou des bonus qu’elles distribuent, elles inquiètent en raison du renforcement de leur concentration et de leurs tentatives d’échapper à une réglementation plus stricte. A cause aussi de leurs activités à nouveau débridées sur les marchés financiers. Ou bien encore de la tarification de leurs services de base, qu’il est désormais préférable de regarder de près. Elles ont été à l’origine de la crise, partie la plus visible d’un monde financier largement dans l’ombre, puis ont imposé aux gouvernements – qui n’ont pas cherché à s’y dérober – des sauvetages dispendieux et à nos frais. On ne sait plus aujourd’hui ce qu’il faut en penser, entre l’annonce des résultats mirobolants de certaines et la faiblesse de beaucoup d’autres, se demandant même si les premières ne nous cachent pas quelque chose. Ayant observé et compris que la transparence était réservée à la théorie, l’opacité à la pratique. Ces banques, objets de nos colères rentrées (quand elles ne sortent pas), restent investies d’un rôle déterminant vis à vis de l’économie, quand bien même elles continuent de ne pas remplir correctement leur mission d’intermédiation. C’est à ce titre que nous continuons de les suivre à la trace, non uniquement parce qu’elles continuent d’alimenter une crise économique endémique, mais aussi en raison du fait qu’elles en préparent un rebondissement. De trois manières complémentaires : en continuant de refuser d’assumer leurs responsabilités financières et de se défausser sur les autres ; en recommençant à jouer au casino et en constituant une nouvelle bulle financière ; en s’arc-boutant pour éviter que des mesures effectives de réglementation de leurs activités soient prises. Une réunion des banquiers européens avait lieu hier à Madrid au siège de la banque Espagnole Santander. En présence de Sheila Bair (FDIC), José Viñals (FMI), Andrew Bailey (BoE) et Joaquin Almunia, commissaires européens aux affaires économiques et financières. Peu en a été révélé, mais le sens général des interventions n’a fait aucun doute : sur tous les tons, il a été répété qu’une réglementation trop stricte (« excessive ») mettrait en danger l’économie (désormais souvent qualifiée de « réelle »). Emilio Botin, président de Santander (la plus importante capitalisation bancaire européenne), s’est défendu de sous-estimer les risques, lors de sa conférence de presse, mais il a mis l’accent sur le danger d’aller trop loin, notamment en matière de ...
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