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La zone euro est une tragédie grecque

Paul Bara Publié le 27 avril 2010
2085 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Les problèmes actuels de la Grèce, et à terme d'autres pays de la zone euro, ne traduisent pas des difficultés de financement global de celle-ci, mais plutôt l'absence d'une véritable politique économique commune. En outre les coûts juridiques, financiers et politique à long terme pour un pays qui souhaiterait sortir de la zone Euro, sont trop élevés, comme l'a démontré l'économiste américain Barry Eichengreen. Les pays de la zone Euro sont donc condamnés à s'entendre ou à dépérir économiquement ensemble : en résumé, une tragédie grecque dont l'auteur pourrait être Sophocle. Une vraie "fausse solution" : le premier acte de la tragédie. Pour faire face à la faillite de la Grèce, due pour l’essentiel à un énorme déficit commercial et budgétaire (12,9% de son PIB), les instances européennes ont décidé de mettre en place un plan d’aide, sur trois ans, qui portera sur une somme d’environ 45 milliards de d'euro (la première année) et qui prendra la forme pour les 2/3 de prêts bilatéraux et pour le 1/3 restant de prêts du FMI. Celui-ci ne sera activé « qu’en dernier recours », c’est à dire si la Grèce n’arrive pas à se financer à un taux raisonnable (ce qui est flou) et tiendra compte du risque (le taux pour les prêts bilatéraux devrait se situer à environ 5%).L'Allemagne exige, en outre, que la situation de l'euro soit globalement menacée. La BCE devra juger la requête justifiée et il faudra, en outre, obtenir l'assentiment des ministres des finances de la zone euro. Enfin une commission centralisera les prêts et la BCE sera l'agent payeur. La Grèce s'est engagée, en contrepartie de l'aide accordée, à réduire son déficit budgétaire de 4% en 2010 puis de le ramener, en 2013, à 3% du PIB. L'idée était d'offrir ainsi une garantie à la Grèce afin qu'elle puisse emprunter à un taux raisonnable. Le problème est qu'Eurostat a annoncé aujourd'hui (22 avril) que le déficit grec était en réalité de 13,6 du PIB, ce qui a eu pour conséquence que le taux des obligations grecques à 10 ans a atteint un sommet de 8,5% (soit trois fois plus que le taux allemand). Selon le Wall Street Journal la Grèce aurait, en réalité, besoin de 80 milliards d'euro (et non pas 45) afin d'éviter la faillite. D'un point de vue économique, le déficit budgétaire est la conséquence du déficit commercial et non pas le contraire. Il faudrait donc, en outre, que la Grèce réduise ses coûts de production dont les coûts salariaux de 17 à 20% sur un période de trois ans. La seule solution envisageable serait donc un moratoire de la dette accompagné de transfert conséquent en provenance de l’Union européenne, mais comme cela n’est pas possible. Il reste donc à envisager « un défaut de paiement ordonné ». Chronique d’un défaut de paiement annoncé ? : deuxième acte de la tragédie. Dans un remarquable ouvrage (« This time is different : Eight centuries of financial folly) Kenneth Rogoff explique que le phénomène récurrent, le plus significatif, est qu’une crise bancaire internationale est le plus souvent suivi d’une vague de défauts sur la dette souveraine qui a pour conséquence une restructuration de celle-ci. Reprenons donc l'équation économique ...
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