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Le budget de l'an 1 libertarien

Martin Masse Publié le 01 avril 2000
2589 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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Le Quebecois libre

Le ministre québécois des Finances Bernard Landry annonçait il y a trois semaines, lors du dépôt de son budget, de maigres réductions d'impôts de 4,5 milliards $ étalées sur trois ans. On comprend pourquoi il ne peut faire mieux lorsqu'on constate que les dépenses de programmes de l'État (c'est-à-dire, excluant le service de la dette, qui s'élèvera à 6,75 milliards $ cette année) sont passées de 38,3 en 1999-2000 à 39,5 milliards $ en 2000-2001. Le gouvernement se fie simplement à la croissance économique et aux rentrées fiscales qui augmentent miraculeusement – une gracieuseté du dynamisme économique de nos voisins du Sud – pour continuer dans ses habitudes dépensières et éviter de faire des choix difficiles. D'ailleurs, il faut bien comprendre que ce que l'on appelle « réductions d'impôts » dans la novlangue officielle ne sont en réalité que des augmentations moins importantes que prévues. En incluant la croissance économique et l'inflation à venir, les rentrées fiscales du gouvernement ne cessent en effet d'augmenter. Si par exemple il nous enlevait 100 $ l'année dernière, prévoyait nous enlever 102 $ pendant l'année qui vient et 104 et 106 les deux années suivantes, mais décide plutôt de nous imposer respectivement 101, 103 et 105 $ au cours des trois prochaines années, il ne « réduit » pas nos impôts de façon absolue de 3 $ sur trois ans (ce qui nous mènerait à 97 $), il nous les augmente simplement moins que prévu. Le président du Conseil du trésor, Jacques Léonard, indiquait toutefois la semaine dernière, lors du dépôt des crédits de dépenses du gouvernement, qu'au cours des cinq dernières années, le poids des dépenses de programmes dans l'économie n'a cessé de décroître, passant de 21,7% du PIB en 1994-1995 à 18,9% en 1999-2000. En 2000-2001, ce poids est ramené à 18,5%, le plus bas niveau enregistré depuis le début des années 1970. Ce qui signifierait que la croissance des dépenses publique est moins rapide que celle de l'économie en général. Il faut cependant regarder tout cela avec un grain de sel: nos gouvernants ont recours à toutes sortes de magouilles comptables pour éviter que certaines dépenses n'apparaissent dans les chiffres officiels et cette tendance ne reflète pas nécessairement la réalité. Si le ministre se vante de cette diminution relative des dépenses, c'est qu'il comprend au moins qu'il faut aller dans cette direction. L'idéal serait d'y aller plus vite, de couper dans les dépenses de façon radicale au lieu de les augmenter plus lentement, de réduire la dette accumulée de 100 milliards $ pour que le service de la dette nous coûte moins cher, et enfin, évidemment, de baisser les impôts de façon drastique. Un gouvernement libertarien ferait-il mieux? Évidemment! Beaucoup mieux. Spectaculairement mieux. En partant de trois principes bien simples qui sous-tendent une véritable approche économique libérale, on peut, d'un simple coup d'oeil sur un tableau, constater qu'une bonne partie des dépenses du gouvernement sont inutiles ou néfastes et devraient être éliminées d'un trait de plume. Ces principes sont: l'État ne doit pas intervenir dans l'économie; l'État ne doit pas redistribuer l'argent des poches de certains contribuables à celles d'autres contribuables; l'État doit s'en tenir à ses fonctions essentielles et décentraliser ou privatiser tout le reste. Les crédits de dépenses du ministre Léonard, qui révèlent plus de détails sur les secteurs spécifiques où notre argent sera dépensé, nous permettent aussi de voir clairement où on pourrait couper en jouant au ministre des Finances d'un nouveau gouvernement libertarien. L'idée est de prendre un gros crayon de feutre noir et de faire un trait sur tous les postes de dépenses injustifiés selon les critères ci-haut. Certaines dépenses, qui sont essentiellement des exercices de redistribution de la richesse, d'intervention inutile dans l'économie, ou de subventions à des groupes, régions, et industries, peuvent être éliminées demain matin, d'un seul trait de plume. Les conséquences n'en seraient que positives pour l'économie et pour presque tout le monde, sauf pour les parasites qui en profitaient jusque-là. D'autres coupures pourraient prendre quelques mois, dans la mesure où il s'agit de fonctions ou services importants qui devraien...
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