6290 search

Le calcul Quenelle de Manuel Valls

H. Seize Publié le 29 décembre 2013
1545 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
Lire plus tard
Hashtable

La fin d’année approche à grands pas et les esprits sont de plus en plus occupés. La hausse continue du chômage ? Les perspectives économiques catastrophiques ? Les industries qui ferment partout dans le pays ? Non : c’est bien une histoire de quenelle qui mobilise à présent tous les fiévreux esprits de la République. Pour résumer l’affaire, on pourra lire à profit le récent édito de Baptiste Créteur sur Contrepoints : en substance, l’humoriste Dieudonné s’est fendu d’une tirade douteuse à l’égard d’un journaliste de radio, Patrick Cohen. Le ministre de l’Intérieur en a alors profité pour expliquer qu’il étudiait « toutes les voies juridiques » pour interdire ses « réunions publiques », qui, selon notre nouvel arbitre républicain des bonnes convenances de l’humour, « n’appartiennent plus à la dimension créative, mais contribuent (…) à accroître les risques de troubles à l’ordre public » dont on voit mal exactement comment ils se traduisent pour le moment. En somme, le ministre, taxant Dieudonné d’antisémite, entend le traîner en justice et censurer purement et simplement son expression. En réalité, peu importe qu’il soit ou non antisémite. D’une part, là n’est pas la question : on comprend que les manœuvres de Valls, en voulant museler l’artiste, sont insupportables indépendamment de ce qui peut bien se passer réellement dans la tête de Dieudonné. D’autre part, il est bien plus probable que l’humoriste, en bon homme-sandwich de sa propre marque, donne à son public exactement ce qu’il attend de lui et qu’il se place à dessein sur tout terrain glissant qui pourra faire parler de lui, car oui, dans ce monde médiatique, dire des choses choquantes rapporte finalement plus que d’étaler la soupe clairette qu’on trouve partout ailleurs. Si l’anti-écologie était plus choquante (et donc plus médiatique) que ses actuelles pitreries équivoques, vous pouvez parier que Dieudonné se convertirait immédiatement à la cause anti-réchauffiste, choisirait ses déplacements en maximisant son empreinte carbone, et distribuerait de la quenelle devant des incinérateurs et des centrales nucléaires. Il ne faut pas perdre de vue que ce dernier est, au sens premier, un bouffon, c’est-à-dire un amuseur qui cherche à provoquer (et pas seulement la réflexion), et c’est ce pour quoi il est d’ailleurs rémunéré par son public. On peut trouver ça agaçant, irritant, choquant (puisque c’est fait pour), mais liberté d’expression aidant, il est diffic...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Par H. Seize via h16free.com
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6290
search