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Le chaos planifié dans les urgences

Martin Masse Publié le 22 janvier 2000
1799 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

Dans le jargon politico-bureaucratique habituel, les problèmes d'engorgement récurrents qui affectent les urgences des hôpitaux québécois ne sont pas des questions de nature bassement économiques mais plutôt, parce que la santé est un domaine contrôlé par l'État, des questions « à caractère social » ou qui concernent la « gestion des services publics ». Cela permet aux politiciens et aux médias complaisants d'évacuer le véritable débat, qui repose sur l'efficacité d'un système d'allocation des ressources par rapport à un autre, pour lui substituer le baratin pontifiant habituel sur la nécessité de « débattre de nos priorités collectives », ou de « revoir les fondements de la pratique médicale ». Il n'y a pas en effet 56 façons de gérer un secteur économique comme la santé, mais seulement deux: ou bien sa gestion est planifiée par des bureaucrates qui prétendent avoir assez d'information pour allouer les ressources nécessaires et répondre aux besoins de façon centralisée, ou bien sa gestion repose sur les mécanismes de marché que sont l'offre et la demande, la flexibilité locale des entreprises, la transmission de l'information à travers les hausses ou baisses de prix, etc. D'une façon ou d'une autre, il s'agit d'une question purement économique, un choix entre un bon système et un mauvais. On peut résumer par une courte phrase le problème central de la science économique: puisque les ressources à notre disposition sont nécessairement limitées et les besoins et désirs potentiellement infinis, comment peut-on allouer ces ressources de façon à répondre à nos besoins les plus pressants, nécessaires et urgents? Faire des choix La réalité nous force en effet à faire des choix, qu'il s'agisse de santé ou de quelque chose de simple comme la consommation d'eau. Et c'est le mécanisme de l'offre et de la demande qui nous indique les choix qui sont les plus appropriés selon nos besoins dans une situation donnée. Si l'eau est très abondante et peu coûteuse à fournir, on peut se permettre d'utiliser une partie de ce qui est disponible pour arroser sa pelouse et laver sa voiture. Si, à cause d'une sécheresse par exemple, l'eau devient plus rare, son prix dans un marché libre doit en conséquence augmenter, ce qui pousse les gens à l'utiliser uniquement pour des besoins plus pressants, comme l'hygiène corporelle. (Ce marché libre de l'eau est bien sûr hypothétique et n'existe pas en ce moment. Ce sont les municipalités qui contrôlent cette ressources et au lieu de laisser les prix augmenter lorsqu'il y a pénurie, elles ont recours à des moyens répressifs: leurs polices surveillent les citoyens et leur assènent des contraventions lorsqu'ils arrosent leur pelouse ou nettoient leur voiture en période de sécheresse.) Des usages moins pressants et nécessaires s'avéreraient alors être du gaspillage. Si, à c...
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