Nombreux sont ceux qui considèrent que la France est menacée par l'économisme ambiant et l'ultra-libéralisme matérialiste. Quand on sait qu'en l'espace de cinquante ans, l'emploi public a progressé dix fois plus vite que la population française et que la dette publique accumulée depuis vingt ans dépasse 5 400 milliards de francs, on peut douter que le plus grand danger pour ce pays soit une dérive ultra-libérale. C'est bien plutôt l'ultra-étatisme, et ses conséquences profondes et durables sur le sens de la responsabilité individuelle, qui constituent la plus grande menace pour notre société.
Ce qu'il y a de plus pernicieux dans l'économisme ne se situe pas dans le développement de la sphère des échanges; c'est plutôt l'instrumentalisation et la manipulation de l'économie par le pouvoir. Les taux de croissance globaux, les indices du coût de la vie ou autre taux d'inflation, les grands agrégats macro-économiques sont des créations statistiques au service de l'interventionnisme économique. Ces données statistiques, qui forment une sorte de « tableau de bord » au service de la conduite de la politique économique, contribuent à donner une image mécanique et inhumaine de l'économie qui ne reflète que très partiellement la réalité économique.
Quand le ministre français de l'Économie et des Finances, M. Laurent Fabius, assure que les « fondamentaux » de l'économie française sont bons, on ne peut s'empêcher de se demander de quels fondamentaux il est question à ses yeux; car les mêmes experts officiels nous prédisaient, il y a peine un an, une croissance retrouvée pour au moins deux décennies qui nous conduirait inéluctablement au plein emploi et permettrait ainsi de maintenir le système de retraite par répartition.
Le choix humain
Le véritable objet de la connaissance économique n'est pas dans l'élaboration d'une panoplie de statistiques officielles plus souvent flatteuses, par construction, qu'objectives; le véritable objet de la science économique, c'est le choix humain. La science économique est une science du comportement humain, et du comportement dans ce qu'il a de typiquement humain: la prise de décision. Or, nous ne prenons pas de décisions en fonction d'agrégats artificiels ou en fonction d'injonctions gouvernementales maquillées en « patriotisme économique »; si nous agissons rationnellement, nous prenons nos décisions en fonction de nos données et perceptions individuelles qui sont les préférences et les contraint...
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