6287 search

Le franc suisse en question

Pierre Leconte Publié le 22 août 2011
1902 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
Lire plus tard
Forum Monétaire

Cela fait des années que le franc suisse s’apprécie contre la plupart des autres monnaies, en particulier européennes, phénomène qui s’est accéléré avec la création de l’euro, dont le moins que l’on puisse dire à constater l’explosion des dettes publiques européennes -que la plupart des Etats-membres de l’Union monétaire sont incapables de rembourser- c’est que la confiance qu’il inspire se réduit comme peau de chagrin. La hausse du franc suisse a des causes conjoncturelles mais surtout structurelles. Au plan des causes structurelles, la Suisse a pour avantage d’être un vieil Etat de droit démocratique et décentralisé, à la population bien formée, globalement honnête et ne rechignant pas au travail au surplus souvent polyglotte, placé au centre des flux économiques européens, générant des excédents permanents de commerce extérieur par suite de l’existence sur son territoire d’entreprises multinationales compétitives parce que spécialisées dans des créneaux porteurs, dont la dette publique est faible et les finances tant fédérales que cantonales plutôt bien gérées. Tout cela concoure à entretenir la force de sa monnaie nationale. Au plan des causes conjoncturelles, la Suisse dispose encore d’un système bancaire puissant et diversifié, respectant assez bien le secret des transactions liées à la sphère privée en dépit des attaques multiples dont il fait l’objet, qui attire en permanence de nouveaux dépôts de l’extérieur, d’autant que les gérants de fortune suisses sont globalement plus performants que les étrangers. C’est aussi la gestion calamiteuse de la plupart des autres monnaies fiduciaires de papier par les banques centrales étrangères interventionnistes qui, affaiblissant le pouvoir d’achat desdites monnaies, entretient par défaut la force du franc suisse. De telle sorte que les actions de la Banque nationale suisse visant à faire baisser la monnaie helvétique (de la vente de la moitié des réserves d’or, aux multiples interventions sur les marchés des changes, comme au rachat des actifs toxiques des grandes banques privées voire à ses ententes cachées mais très couteuses avec le FMI et autres banques centrales étrangères) ont toujours échoué ; la BNS ayant en outre du fait de ses actions précitées accumulé des pertes de plus en plus importantes se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards de francs suisses, ce qui a affaibli les finances publiques helvétiques (fédérales et cantonales), puisqu’elle n’est plus en mesure de les faire bénéficier de ses profits qui se sont envolés, comme sa propre crédibilité. Tout porte donc à penser que les mesures plus radicales qu’elle vient d’adopter auront les mêmes effets, sans permettre de corriger fortement la parité euro/franc suisse, surtout si la zone euro dans sa forme actuelle venait à imploser. Il en est d’ailleurs de même pour le yen japonais que la Banque du Japon n’est jamais parvenue à faire baisser de façon sensible et durable. La « surévaluation » du franc a des effets à la fois positifs et négatifs pour la Suisse. Au plan des effets positifs, on retie...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6287
search