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Le High Frequency Trading, l’expression de la modernité financière

Comment ils font Publié le 08 décembre 2009
1986 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Ces mois de crise qui n’en finissent pas, et ne sont pas prêts de le faire, auront déjà été l’occasion de multiples et étonnantes découvertes. Non pas en raison de l’attitude de ses principaux acteurs – sans surprise, la plupart d’entre eux restant rigoureusement dans leur rôle – mais à cause de l’inventaire en cours des petites merveilles que contient la boîte à outils de la finance, désormais que son couvercle est un peu ouvert. Il est devenu courant, parfois même dans les milieux bien-pensant, d’évoquer la partie fantôme du monde de la finance et de reconnaître qu’un secteur important de celle-ci échappe, faute d’être à ciel ouvert, à toute inventaire. De la même manière que l’on s’est mis à parler de l’économie réelle, comme si une partie d’entre elle ne l’était pas. Des esquisses de la finance fantôme peuvent commencer à être tracées, en s’appuyant sur de premiers repères : centres non coopératifs (paradis fiscaux), structured investment vehicles (structures de parking d’actifs), hedge funds (mercenaires de la finance), etc… On parvient à distinguer dans ces coulisses dépourvues de tout éclairage un petit monde assez mystérieux qui actionne toute une machinerie complexe aux rouages qui nous dépassent. Jouant de commodités semble-t-il d’autant plus décisives qu’elles restent dans l’ombre. On finit par pressentir que le monde visible de la finance a un double qui ne l’est pas, et qui joue pourtant un rôle fonctionnel. Etablissant le parallèle avec le double langage que les membres de sa confrérie pratiquent couramment, s’étant donné entre initiés des raisons d’être distinctes de celles qu’ils affichent pour la galerie (soutenir l’économie). Tout ceci n’est pas sans alimenter une abondante production fantasmatique. Ou alimenter une profonde méfiance, davantage justifiée. Imposant de garder résolument ses pieds sur terre ! Dans le vaste magasin de la finance, le rideau a également été écarté sur de dangereuses trouvailles, comme le sont les produits structurés. A propos de leur conception, on a beaucoup crié à une manifestation du génie de la finance, encensant et rémunérant en conséquence de supposés bons génies, alors que c’étaient les mauvais qui avaient gagné (et qui continuent néanmoins d’exiger comme due une gratification obscène). Au fil de ces découvertes, l’activité financière s’est aux yeux de tous de plus en plus apparentée à un casino. Pourvue de salles et de jeux d’argent adaptés aux moyens de ceux qui y pénétrent, réservés selon les cas aux boursicoteurs du dimanche ou aux traders de haut vol, munis de machines à sous dissimulant derrière un mode d’emploi anodin de redoutables mécanismes (destinés à ce que la banque gagne mais ne pouvant éviter que parfois elle saute). Dans des salons privés ont été entre-aperçus des dark pools, ces clubs, qui pullulent par dizaine aux Etats-Unis, auxquels adhèrent de gros joueurs voulant se prémunir durant leurs longues parties des interventions intempestives des troubles-fêtes. Enfin, tout aussi discrets, une nouvelle génération de joueurs s’est assise aux tables de jeux, s...
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