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Le marché noir du financement des partis

Martin Masse Publié le 15 novembre 2009
1586 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Le Quebecois libre

Il aura fallu le dévoilement des nombreuses « irrégularités » à la Ville de Montréal, dont le contrôle de la mafia sur les contrats de construction, les enveloppes brunes aux politiciens et bureaucrates et les accointances douteuses de l'ex-chef de l'opposition de la Ville, Benoit Labonté, pour que le mythe du « financement populaire » des partis politiques vole enfin en éclat. Le financement populaire, c'est la législation qui interdit au Québec depuis son adoption par le gouvernement péquiste en 1977 les dons d'entreprises, qui limite ceux des individus à un montant modeste et qui force les partis à rendre publique leur liste de donateurs. Depuis, elle a été appliquée au niveau municipal et une loi similaire a été adoptée à Ottawa. Ces lois visent ostensiblement à éliminer l'influence des caisses occultes et à remplacer le « pouvoir de l'argent » par celui du citoyen. En réalité, elles ont d'abord pour effet de consolider la mainmise des joueurs en place, ceux qui disposent déjà d'une bonne organisation et d'un membership assez large. Un nouveau parti sans reconnaissance médiatique, sans figure de proue connue et qui n'a pas beaucoup de membres, mais qui pourrait avoir quelques donateurs généreux prêts à le soutenir, ne peut en effet plus utiliser le seul moyen à sa disposition lui permettant de faire une percée, soit l'argent (pour se payer des publicités, etc.). La loi est l'équivalent d'une barrière à l'entrée dans le marché politique qui protège les partis en place des nouveaux venus. Lévesque, ce supposé grand démocrate, dont le parti recevait peu de dons d'entreprises à l'époque de toute façon, a en réalité subtilement manipulé la loi électorale pour réduire la concurrence politique, déjà limitée dans un système électoral comme le nôtre. Autre avantage, les politiciens peuvent se présenter comme des personnes à la morale irréprochable, dont l'engagement politique n'est motivé que par l'intérêt public et pas leur intérêt personnel. Cette loi avantage les politiciens comme classe, dans leurs efforts pour améliorer leur image sociale. Depuis trente ans, ils peuvent se vanter de cette innovation majeure ayant mis le Québec à l'avant-garde mondiale pour ce qui est de « l'assainissement des moeurs électorales ». Nous aurions, au Québec, des politiciens clean. Il faut les admirer pour cela! On le voit maintenant, tout ça n'était fondé que sur un immense mensonge. Mais qui se su...
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