Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Ce qu’on ne sait peut–être pas à propos des Countrywide, IndyMac, ces géants du “mortgage”, du crédit immobilier américain, dont les noms se conjuguent aujourd’hui au passé, c’est que la crise des subprimes fut initialement accueillie par leurs dirigeants comme une bénédiction.
Le propos était confiant dans les conversations improvisées d’Angelo Mozilo avec les employés de Countrywide, à Calabasas ou Thousand Oaks, ou dans l’adresse mensuelle de Mike Perry dans la grande cour du siège de la firme à Pasadena, autre banlieue de Los Angeles. Une crise comme celle-ci, disaient-ils, permettra de se débarrasser des dinosaures : un grand nombre de nos concurrents disparaîtront sans doute mais notre propre compagnie se trouve dans une situation privilégiée pour tirer parti de la situation et nous émergerons, triomphants, avec, au bout du tunnel, une part de marché renforcée. Mozilo et Perry étaient, je n’en doute pas, de bonne foi. Il est vrai qu’il existe pour tout établissement de crédit, deux leviers à sa puissance : le premier et le plus évident, la marge de profit, le bénéfice réalisé sur chaque prêt individuel, combinaison du taux d’intérêt qui sera perçu à l’avenir et de la commission (les “frais” divers) qui est elle perçue immédiatement, et le second, le multiplicateur que constitue le nombre de transactions et que la part de marché exprime dans un cadre concurrentiel.
L’espoir d’Angelo Mozilo était-il déraisonnable qu...
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